La PME ligérienne figure au tableau des 24 premiers lauréats de la région Auvergne-Rhône-Alpes, retenus dans le cadre du fonds d'accélération des investissements industriels dans les territoires, l'un des nombreux tiroirs du plan France Relance. Elle fabrique des compresseurs d'air et des outils pneumatiques principalement pour les industriels et les professionnels du BTP.

Son projet : un investissement d'1,4 million d'euros dans un bâtiment voisin de 1.000m² venant s'ajouter aux 3.000 déjà existants, ainsi que la mise en place de quatre nouvelles lignes de production. Le tout devrait être opérationnel dans les prochains mois. Un projet qui pourrait faire passer Mac3 de 6,2 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2019 (6 millions en 2020) à 10 millions d'euros sous trois ans. Une vingtaine de recrutements sont programmés au même horizon.

Made in France

Mac3 l'affirme haut et fort : elle est la dernière entreprise française à fabriquer des compresseurs d'air et des outils pneumatiques. L'argument a une résonance particulière pour cette PME qui était née, il y a 10 ans, de la volonté du groupe Sullair, fabricant américain de compresseurs, de délocaliser sa production ligérienne dans des pays à bas coût.

Sa directrice générale de l'époque, Christelle Linossier, avait alors choisi d'écarter les offres de reclassement pour créer, avec cinq ex-Sullair, une nouvelle structure à quelques kilomètres de l'usine désertée par le groupe américain. "Je connaissais les chiffres, la clientèle, le marché. Je savais qu'il y avait du potentiel pour du Made in France. Nous avons redémarré à six", raconte de sa voix douce, mais ferme, celle qui a su se faire une place dans un milieu très masculin. " Nous avons recréé tous les produits, compresseurs et outils pneumatiques en s'appuyant sur nos savoir-faire".

10 ans plus tard, les résultats parlent pour elle : +30% de chiffre d'affaires en 2018, +17% en 2019. Une croissance portée notamment par l'innovation avec des produits de plus en plus verts et tournés vers la prévention des TMS ainsi que par l'export. L'international représente déjà 40% de l'activité. Christelle Linossier aimerait porter cette part à 75% en renforçant sa présence au Moyen-Orient et aux États-Unis notamment. "Étrangement, l'argument du Made in France est presque plus porteur à l'étranger qu'en France", souligne-t-elle.

Diversification

L'investissement présenté dans le cadre de France Relance était en réflexion depuis quelques mois, l'appel d'offres a été le déclencheur. "Nous nous étions concentrés pendant longtemps sur le développement de produits. Désormais, nous investissons aussi sur le commercial. Nous avons besoin de nous donner les capacités de production nécessaires à nos ambitions. Et puis, nous travaillons sur de nouveaux produits, qui actera une diversification, mais il est trop tôt pour en dévoiler les détails", poursuit Christelle Linossier.

Elle glisse d'ailleurs au passage qu'elle a pu remplir rapidement le dossier de candidature à France Relance, l'automne dernier, car positive au Covid-19, elle avait dû se confiner strictement... Désormais, elle regarde vers l'avenir, rappelant que ses nouvelles lignes de production ainsi que ce nouveau bâtiment permettront également à la PME de se placer en configuration lean, afin de gagner en productivité et en qualité.