Automobile : Qui est Akwel, l'équipementier qui veut sauver Novares ?

Akwel annonce avoir déposé une offre de reprise de l'équipementier automobile français Novares placé en redressement judiciaire le 29 avril dernier. Mais qui est ce groupe familial indépendant de 12 000 collaborateurs dont le siège social est toujours basé à Champfromier, dans le département de l'Ain ?

Akwel, le très discret équipementier international de rang 1 pour une douzaine de clients mondiaux stratégiques et une trentaine de marques, expert dans le management des fluides et des mécanismes, vient de se positionner pour la reprise du français Novares. L'équipementier avait été placé en redressement judiciaire le 29 avril dernier par le Tribunal de commerce de Nanterre.

Lire aussi : Automobile: qui va sauver le français Novares ?

"Le rapprochement envisagé entre les deux groupes s'appuierait à la fois sur une forte proximité et sur une forte complémentarité. La mise en œuvre de ce projet s'inscrirait dans une perspective de long terme, avec l'objectif de construire un acteur équipementier de taille encore plus significative au service des constructeurs automobiles mondiaux", indique, laconique, Akwel dans un communiqué.

Ensemble, ce nouveau groupe pèserait près de 2 milliards d'euros et compterait plus de 20 000 salariés dans le monde.

Actionnariat familial

Crée en 1972 par les trois frères Coutier - dont elle a porté le nom jusqu'en 2017 pour devenir Akwel -, l'entreprise est passé, en quarante ans, d'équipementier-systémier automobile à sous-traitant international de rang 1.

Un développement réalisé à coup de croissance interne, mais aussi externe, notamment par le rachat, en 2011, de l'Américain Avon Automotive et, début avril 2014, du suédois Autotube. Désormais présent dans 20 pays répartis sur cinq continents, Akwel emploie 12 000 collaborateurs sur ses 41 sites industriels pour un chiffre d'affaires consolidé de 1,101 milliard d'euros en 2019.

Le groupe aux racines régionales tire sa force de son actionnariat familial - 69,7% du capital est encore détenu par la famille Coutier, le reste étant valorisé en Bourse (Euronext Paris) - organisé autour d'un exécutif restreint et resserré autour d'un conseil de surveillance et d'un directoire, aux mains de la deuxième génération d'actionnaires.

Des brevets tous les ans

Alors qu'il s'est toujours posé en challenger vis-à-vis de ses concurrents, le groupe a toujours misé sur "l'agilité et l'imagination" pour se différencier. En moyenne, il déposait jusqu'en 2015 une vingtaine de brevets par an dont l'efficacité est mesurée au regard des commandes qu'ils génèrent.

Un rythme que l'équipementier a sensiblement accéléré depuis : il indique en avoir déposé 31 en 2017, 56 en 2019... A titre d'exemple, Akwel a consacré 6.6% de son chiffre d'affaires à la recherche et développement en 2019.

Malgré la crise qui frappe le secteur, Akwel estime qu'il a "superformé largement son marché" : l'Aindinois enregistre une baisse de - 5.9% de son chiffre d'affaires au 1er trimestre 2020 alors que la production mondiale s'établit à - 23,6% sur la période.

Même si le groupe a suspendu son objectif de croissance pour 2020 au regard de la crise sanitaire mondiale, il peut compter sur "la baisse de sa dette financière de 24,2 millions d'euros au 31 décembre 2019 et d'une génération de trésorerie record sur ce trimestre".

Autant d'arguments qui pourraient convaincre le Tribunal de commerce de Nanterre ? Verdict à la fin du mois de mai.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 15/05/2020 à 23:28
Signaler
C'est une tres bonne nouvelle que Novares va passer sous un chapeau francais.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.