Longtemps, Christophe Fargier, le fondateur du concept Ninkasi, une micro-brasserie artisanale associée à un concept de restauration (burger) et musique (300 salariés, 28,6 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2019, 19 établissements, dont 10 en franchise) a milité pour un développement régional de son groupe au nom d'une "stratégie de développement vertueuse et de synergie entre les établissements et la distribution".
Autrement dit, un maillage régional serré et une implantation efficace, souvent locale, des produits Ninkasi (bières et sodas) dans les supermarchés. Désormais, le groupe inverse sa stratégie : il s'implante en dehors de ses frontières naturelles pour répondre à la croissance du marché de la bière artisanale, 5 % du marché global. Il commencera par Dijon, en septembre 2020, et poursuivra au rythme de cinq à six établissements par an.
"Nous n'avons pas d'inquiétude pour recruter nos futurs franchisés, 60 % des demandes sont actuellement hors région. Il nous suffit de réactiver certains dossiers", estime-t-il.
En parallèle, il accélère en grande distribution et revendique un référencement dans 80 % des Monoprix français.
"Nous serons bientôt dans les Casino et les Carrefour du quart sud-est", glisse le dirigeant.
Une nouvelle usine à Tarare
Une montée en puissance qui sera accompagnée d'une réorganisation de ses activités sous franchise et de ses filières d'approvisionnement.
"Nous n'en sommes qu'au début. Nous devons être cohérents et nous demander s'il est judicieux de fournir nos établissements en pommes de terre avec un seul producteur de la région Auvergne-Rhône-Alpes", reconnaît-il.
A contrario, l'ensemble du marché des boissons sera toujours approvisionné par son unité de production, localisée à Tarare, dans le Beaujolais. Elle passera, progressivement, de 25000 à 100000 hectolitres d'ici à 2023, lorsque le groupe aura construit sa future nouvelle usine aux portes de la ville. Un projet estimé à 20 millions d'euros qui nécessitera une probable ouverture du capital à hauteur de 20 %.
Ce virage stratégique est aussi l'occasion pour le groupe de revendiquer son statut de brasseur indépendant face aux industriels du secteur, dans le fonds (Ninkasi est détenu aux deux tiers par Christophe Fargier) comme dans la forme (71 % des achats réalisés auprès de producteurs locaux, zéro plastique, valorisation issus de la fabrication de la bière, biodéchets, lancement d'un fonds de dotation de 250 000 euros en soutien à la vie culturelle, etc.).
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