Loire : ZF PWK Mecacentre encore dans la tourmente

Exclusif. Après le décès brutal de son directeur général, Yannick Guyomard, l’avenir de l’entreprise stéphanoise ZF PWK Mecacentre s’assombrit encore.
A l'été 2018, une grève avait paralysé l'entreprise pendant une dizaine de jours.
A l'été 2018, une grève avait paralysé l'entreprise pendant une dizaine de jours. (Crédits : DR)

Décédé ce lundi 9 décembre, à 58 ans, dans des circonstances dramatiques, Yannick Guyomard avait succédé à Léon Scholer à la présidence de ZF PWK Mecacentre il y a moins d'un an. Il avait alors pris la tête d'une entreprise chahutée, embourbée dans un dialogue social difficile.

Si difficile, que l'entreprise stéphanoise de 240 salariés, spécialisée dans la fabrication de pièces pour l'automobile (rotules de direction et de stabilisation) avait été paralysée par une grève des salariés pendant une dizaine de jours à l'été 2018, entraînant des retards de livraison à des clients du secteur de l'automobile intraitables sur le sujet car travaillant à flux tendu.

Le travail avait fini par reprendre, suite à une médiation de la Dirrecte, mais l'entreprise est aujourd'hui toujours dans une mauvaise passe. La disparition soudaine de son président assombrit encore un peu plus son avenir.

Des résultats négatifs

Créée en 1946, Mecacentre avait été reprise en 1981 par Lemforder (devenue par la suite ZF). 30 ans plus tard, ZF s'était associé à un autre groupe allemand, PWK, pour reprendre l'usine stéphanoise. Elle affichait alors une perte de 7 millions d'euros.

Avec cette joint-venture, Mécacentre était passée du statut relativement confortable de filiale de ZF à celui, plus exigeant, de fournisseur. Une nouvelle équipe de direction s'était donc activée pour remettre le site sur les bons rails et afficher une productivité équivalente à celle des concurrents (plan de départs volontaires et chasse aux coûts).

L'équilibre financier avait été péniblement retrouvé en 2016 avant de tomber de nouveaux aux oubliettes en 2017 (-1,7 million d'euros). En 2018, le chiffre d'affaires a chuté de 35,5 millions d'euros à 34,1 millions d'euros, une baisse relativement contenue au vu des difficultés sociales de l'année. En revanche, le résultat net a piqué du nez et a sombré à -4,7 millions d'euros.

Selon le représentant du personnel Nordine Aït Zouaoua (CGT), il devrait s'afficher au même niveau en 2019.

"Depuis le mois de septembre, nous chômons deux à trois jours par mois. C'est inquiétant. Nous avons une baisse d'activité de l'ordre de 20% depuis la rentrée", indique-t-il.

Yannis Paraskevaidis, figure stéphanoise de la CGT, connue notamment pour la lutte qu'il mène à l'Imsé (ex CFA des Mouliniers), accompagne la délégation CGT de PWK Mecacentre. Il commente :

"M. Guyomard avait réussi à rétablir le dialogue dans l'entreprise mais les engagements de PWK et de ZF ne sont pas clairs".

Pour les actionnaires allemands, "l'heure est aujourd'hui à la tristesse", nous ont-ils fait savoir par l'intermédiaire de leur attachée de presse parisienne. " Le ralentissement économique mondial, l'incertitude entourant le Brexit et le conflit commercial entre les États-Unis et la Chine ont eu un impact négatif sur l'année 2019. Cette conjoncture nous confronte, comme toute l'industrie automobile mondiale, à des défis. Pour faire face à ces défis et à la baisse du chiffre d'affaires de ce site, nous actionnons des leviers qui apportent de la flexibilité, tels que la réduction du temps de travail. Il s'agit là de la situation actuelle et nous ne pouvons pas prendre part à toute autre spéculation concernant ce site."

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Commentaire 1
à écrit le 13/12/2019 à 10:42
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Tout cela est bien triste. Triste pour la famille Guyomard et triste pour l'entreprise Mecacentre. Concernant Mecacentre, les solutions concernant cette entreprise sont connues et déjà approuvées. Il ne s'agit pas d'appliquer des recettes lean, de...

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