Industrie : SAG se diversifie pour sécuriser ses positions

Installée à l’Horme dans la Loire, la filiale française du groupe autrichien SAG motion, veut diminuer sa dépendance vis-à-vis de ses gros donneurs d’ordre. Une stratégie qui passe par des investissements et une diversification.
(Crédits : DR)

Le constat actuel est sans appel. Deux clients, Volvo et Manitou, assurent aujourd'hui à eux seuls l'essentiel de l'activité de SAG France, la filiale du groupe autrichien Salzburger Aluminium Group spécialisée dans la fabrication de réservoirs à carburants en acier et en aluminium pour les véhicules industriels (poids-lourds, véhicules de travaux publics, nacelles élévatrices...).

"Nous travaillons à une diversification depuis une année environ. L'objectif est de faire passer Volvo de 75% de notre chiffre d'affaires à moins de 50% d'ici cinq ans et de maintenir la présence de Manitou mais en nous ouvrant à d'autres clients afin d'atteindre un chiffre d'affaires plus équilibré, en hausse de 30%", explique Vincent Heydecker, directeur du site depuis janvier 2018.

Cette nouvelle stratégie a été bâtie suite notamment au retrait partiel de Manitou.

"Notre chiffre d'affaires était passé de 16 M€ en 2016 à 20 millions d'euros en 2018 (60 000 réservoirs) mais sans profitabilité. Pour retrouver le breakeven sur l'exercice 2018, nous avons donc dû remettre à plat notre organisation afin de gagner en performance mais aussi augmenter nos prix, ce qui a généré un désengagement partiel de ce client important", justifie Vincent Heydecker.

Et d'ajouter :

"Nous entrevoyons également, en raison du contexte économique, une baisse des commandes de Renault. Il est donc primordial de nous rééquilibrer afin d'assurer notre pérennité".

Depuis 2017, SAG France est le seul fournisseur de réservoirs en acier pour Volvo, au sein du groupe SAG.

Petites et moyennes séries

Premier axe de diversification : les volumes.

"Pour toucher de nouveaux clients, nous devons être capables de proposer des petites et moyennes séries".

Dans cette optique, un investissement de 700 000 euros a été consenti pour la création d'un atelier de tôlerie : 1000 m² d'ateliers ont été créés et équipés de trois machines (une presse plieuse de quatre mètres, une poinçonneuse électrique et une machine de découpe laser). Il est opérationnel depuis quelques jours et va placer SAG France sur le marché des produits spéciaux.

"Jusqu'ici, nous achetions toutes nos pièces de tôlerie à des sous-traitants. En internalisant, nous pourrons même proposer de la pièce unitaire".

Deuxième axe de diversification : les produits eux-mêmes.

"Nous sommes conscients qu'à terme, du fait de l'arrivée de nouvelles formes de mobilités plus vertes, l'activité de réservoirs à gasoil sera forcément sur le déclin. Nous devons donc nous positionner sur d'autres applications".

Sur l'industrie du rail par exemple, pour laquelle SAG France travaille à l'obtention de certifications indispensables. Mais aussi par exemple sur des  des réservoirs à eau.

"Nous devons faire en sorte que notre image évolue. Nous ne devons plus être uniquement des fabricants de réservoirs à gasoil. Nous pouvons faire d'autres types de réservoirs, voire d'autres produits que des réservoirs !".

SAG France souhaiterait par ailleurs accélérer sur son activité (encore peu développée) de fabrication d'ensembles de pièces soudées.

A noter néanmoins, la diversification enclenchée en 2015 par la précédente direction vers le mobilier urbain a été stoppée car jugée comme peu rémunératrice.

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