Loire : Le groupe Nourrisson éclaté en trois nouvelles entités

Les entreprises LZF, Viswood et Financière du Lignon (Rouleaux Pack) ont déposé une offre commune pour la reprise du groupe Nourrisson.
(Crédits : DR)

La PME montbrisonnaise spécialisée dans le foret de perçage pour le bois et le béton (12,5 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2018 ; 140 salariés) avait été placée en redressement judiciaire au cœur de l'été.

Lire aussi : Loire : En difficulté, le groupe Nourrisson doit se recentrer sur son activité historique

Son sort est désormais scellé, la suite des événements a été validée par le Tribunal de commerce. Alors que son dirigeant, Vincent Nourrisson, espérait céder la partie négoce (représentant les 2/3 du chiffre d'affaires) pour se recentrer sur son activité industrielle historique, il a dû finalement accepter de se séparer de l'intégralité de l'entreprise détenue à plus de 90% par sa famille.

"La mise en redressement judiciaire a fait fuir de nombreux clients, nous étions trop affaiblis pour nous maintenir sur la partie industrielle", regrette-t-il.

Trois industriels ligériens se sont associés pour reprendre les différentes entités du groupe Nourrisson, ainsi que 70 des 140 salariés. Il s'agit du groupe de mécanique LZF à Saint-Germain-Laval (Lionel Zurro), Viswood à Sury-le-Comtal (Famille Poizat) et la Financière du Lignon (Christian Gauchon, dirigeant de Rouleaux Pack). Chacune des trois entreprises est chef de file sur une des activités de l'ex groupe Nourrisson mais dispose de participations croisées sur les autres entités afin d'assurer la pérennité du montage.

Création de trois nouvelles entités

L'entité tunisienne est prise en main par la Financière du Lignon de Christian Gauchon sous le nom de Nourrisson Tunisie. Celui était d'ailleurs entré au capital de Nourrisson en début d'année avec une dizaine de pour-cents à son actif. C'est lui qui a piloté la mise en musique de l'offre conjointe déposée par les trois industriels.

L'activité industrielle montbrisonnaise et la fabrication stéphanoise d'écrous sont, elles, reprises par le groupe LZF avec Nourrisson production. Celui-ci détient par ailleurs les PME Germeca et SMG à Saint-Germain-Laval (mécanique de précision et outillage de machines spéciales). Lionel Zurro a également acquis avec MFLS, il y a quelques semaines seulement, l'entreprise Elbé, à Chalain d'Uzore (42), spécialisée dans la fabrication d'outils à bois.

"Mon objectif est de constituer un pôle bois sur le site Elbé. L'activité Nourrisson devrait représenter 1,5 million d'euros de chiffre d'affaires la première année puis progresser par pallier de 500.000 euros les années suivantes. Le potentiel est là. Il aurait été dommage de laisser mourir tous ces savoirs-faire ", confie de son côté Lionel Zurro, à la tête désormais d'un groupe de 65 personnes, pesant 8 millions d'euros.

"L'outil industriel sera transféré d'ici à la fin de l'année sur le site d'Elbé. Les bâtiments seront eux, conservés par le mandataire et vendus, pour rembourser les dettes", explique Vincent Nourrisson.

Le plus gros morceau du groupe Nourrisson, la partie négoce est, quant à elle, reprise par la PME Viswood (30 salariés, 18 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2019), positionnée sur la vente de consommables pour la visserie et la fixation. La marque Riss, connue des clients, devrait être conservée.

"Cette acquisition nous permet de nous ouvrir de nouvelles perspectives dans le domaine des consommables de l'outillage. La partie négoce représentait 8 millions d'euros mais le non-service de la dernière année est tel que nous espérons atterrir seulement à 2/3 millions d'euros pour la première année. Dans notre métier, le non-service ne pardonne pas", confie Benjamin Poizat, codirigeant de Viswood.

Il reste néanmoins confiant pour la suite : "Nous avions des clients importants en commun, satisfaits de notre sérieux. Nous avons pu les convaincre de nous faire confiance".

Viswood devrait réinjecter entre un et deux millions d'euros dans les mois à venir pour remettre à niveau le stock et assurer une performance de livraison correcte. La logistique sera rapatriée courant 2020 sur son site de Sury-le-Comtal, dès que son extension de 2 500m² sera opérationnelle.

"Notre objectif n'est pas de faire des profits miraculeux mais de préserver un savoir-faire ligérien qui nous semblait important".

Nouvelle voie

Une préservation dont se réjouit Vincent Nourrisson.

"J'aurais préféré évidemment que l'entreprise suive une autre trajectoire, que mes salariés ne perdent pas leur emploi. Malheureusement, les dernières croissances externes (FOS et ABM) n'ont pas pu être absorbées. Je n'ai pas anticipé correctement », reconnait l'ex-patron du groupe. « Je suis cependant soulagé que le nom et le savoir-faire perdurent. Malgré ce gros plantage, nous avons réussi à préserver l'histoire. Mon arrière - grand-père ne viendra peut-être pas me torturer dans mon sommeil », glisse-t-il avec un humour voulant masquer la difficulté de cet échec.

Vincent Nourrisson confirme par ailleurs, par la force des choses, son retrait de l'UIMM et réfléchit déjà à un rebond. Salarial ou entrepreneurial.

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