Elle était la figure de proue de Tikaway, la startup lyonnaise qu'elle avait cofondée en 2015 avec son ex-mari Brice Agnès, à l'origine de lunettes caméra connectées. Carolle Bollard vient pourtant de céder ses parts à ses deux associés pour se lancer dans une nouvelle aventure.

"Au départ, nous avions mis au point ces lunettes pour le grand public. Depuis peu, nous avions décidé, à la demande de nos clients, de nous réorienter vers le marché de la maintenance industrielle. Et pour être tout à fait honnête, cela m'intéressait beaucoup moins. Et puis, je ne vibrais plus autant pour Tikaway depuis quelque temps car les bases étaient posées. J'avais envie de récréer quelque chose", raconte la trentenaire.

Professionnelle de la communication et du marketing, la jeune femme était donc à la recherche d'une nouvelle opportunité. La proposition de François Huvet, il y a quelques semaines, est tombée à pic. Co-créateur en 2007 de l'entreprise Campo Vivo, leader du bio au Mexique et à la tête depuis janvier 2018 du concept store lyonnais Moi, celui-ci était en quête d'un associé capable de donner un coup de fouet à son concept.

"Il m'a demandé de réussir la même communication que Tikaway", sourit la jeune femme.

Un concept store transformé

Le premier établissement Moi, rue de la Ferrandière à Lyon, trouve son public. Il a réalisé en 2018 un chiffre d'affaires de plus de 500 000 euros (11 salariés), dont 60% sont réalisés par de la restauration sur place.

"Le principe est celui d'un restaurant flexitarien, bio, sans lactose et sans gluten. Avec un bar à smoothies, un bar à jus, des salades fraîches et des burgers. Il y a là un super concept mais qui n'est pas très bien "marketé". Les consommateurs ne savent pas que François passe des heures à dénicher les meilleurs produits !", détaille la nouvelle associée.

Première étape de la transformation : le réaménagement complet du restaurant.

"Il y avait une banque froide très bruyante, les gens venaient se servir eux-mêmes. Nous passons dès cette semaine sur quelque chose de plus authentique, plus confortable, avec un service à table". La jeune femme veut également développer les soins sur place (sophrologie, hypnose). "Les consommateurs achèteront ces soins, en même temps que leur salade ou leur burger et pourront en bénéficier ici".

Autre changement d'envergure : élargir la cible de clientèle.

"Aujourd'hui, 80% des clients sont vegans. Nous voulons attirer d'autres personnes. Nous ouvrons donc désormais aussi les jeudis, vendredis et samedis soirs. De la même façon, nous devons faire évoluer notre image. Beaucoup nous assimilent à un bar à jus. Nous sommes beaucoup plus que ça !"

Créer une franchise de restaurants flexitarien

Deuxième étape de la transformation de Moi : l'ouverture de trois autres établissements à Lyon, d'ici janvier 2020. Deux emplacements sont en cours de négociation, le troisième est d'ores et déjà acté. Il prendra place, dès septembre prochain, dans le 8e arrondissement de Lyon, au sein de l'immeuble Médicina.

Cette entreprise de santé pluridisciplinaire (ESP), Médicina, a pour ambition de réunir dans un seul lieu des dizaines de professionnels de santé ainsi que des espaces détentes. Un déploiement français est programmé pour les prochains mois. Avec, à chaque fois dans leurs bagages, un restaurant Moi.

"François a obtenu cet accord depuis au moins 6 mois. Je n'arrive pas comme celle qui va tout révolutionner. Mon rôle est d'apporter de la pertinence marketing et de la communication au projet", insiste Carole Bollard.

Entre les établissements Médicina et le développement autonome, Moi devrait créer 32 établissements flexitariens d'ici 2022.

"Les premiers, à Lyon, seront des restaurants en propre mais ensuite nous envisageons plutôt un réseau de franchises."