EdTech : HigherEdme décroche une bourse du gouvernement australien

La startup stéphanoise propose aux étudiants et aux grandes écoles du monde entier de se rencontrer via sa plateforme digitale. Elle vient d’être retenue par le gouvernement australien dans le cadre de son programme "Hot DesQ".
(Crédits : DR)

Elle a terminé première de l'édition 2019 du concours "Hot DesQ" organisé par le gouvernement australien pour attirer les meilleures startups du monde entier dans les domaines qu'il juge prioritaires pour son économie.

La startup stéphanoise HigherEdme vient ainsi de décrocher une bourse de 100 000 dollars australiens. Pour obtenir son versement, elle doit néanmoins respecter quelques contraintes : créer une structure en Australie, qu'un des fondateurs passe au moins 6 mois sur place et qu'il opère un transfert de compétences.

"Le Tinder des études supérieures"

Créée en 2015 par le Bourguignon Arnaud Catinot, dirigeant d'un cluster d'écoles supérieures, et le développeur web stéphanois Pierre-Alexandre Piarulli, la startup se présente comme le "Tinder des études supérieures".

Le concept : permettre aux étudiants du monde entier de trouver l'école supérieure étrangère de leurs rêves. Des étudiants brésiliens peuvent ainsi trouver une école tunisienne, d'autres installés en Asie peuvent avoir envie de poursuivre leurs études en Russie ou en Angleterre.

"Notre innovation consiste dans la façon dont nos algorithmes font matcher les désirs des étudiants avec les recherches des grandes écoles axées souvent sur des types précis de profils et de spécialités. Nous redonnons du pouvoir aux étudiants, et du choix ! Tant qu'ils n'ont pas donné leur accord, leurs coordonnées ne sont pas transmises aux écoles", explique Pierre-Alexandre Piarulli.

Selon le co-fondateur d'HigherEdMe, la plupart des écoles supérieures, en France comme dans les autres pays, investissent pour aller chercher des étudiants étrangers. Pour une question de rentabilité, d'image, ou de remplissage de certaines filières désertées par les étudiants locaux.

"Le coût de recrutement de ces étudiants étrangers représente entre 10 et 15% des frais d'inscription", assure-t-il.

Les écoles peuvent faire appel à des campagnes marketings ou encore à des agents.

"Dans certains pays, le rôle des agents n'est pas très bien régulé et les étudiants paient très cher pour un service qui n'est pas à la hauteur", rapporte Pauline Lelièvre, chargée des relations avec les étudiants.

Après plusieurs pivots, la startup vient de passer sur un business model freemium. Le service est gratuit pour les étudiants et les écoles. Mais ces dernières doivent s'abonner pour accéder à des fonctionnalités plus opérationnelles. HigherEdMe compte environ 400 inscrits et fleurte avec l'équilibre financier.

Une levée de fonds d'un million d'euros

Pour relever le défi australien, la petite équipe stéphanoise (2 personnes) a décidé de s'installer sur place pendant quelques mois.

"Notre place est plus évidente là-bas, pour l'instant, car le système économique autour de l'enseignement supérieur y est plus développé qu'en France. Les frais liés à l'enseignement supérieur sont très élevés en Australie", justifie Pierre-Alexandre Piarulli.

Arnaud Catinot continuera, lui, sa mission d'évangélisation sur les salons du monde entier, avec un camp de base à Lyon.

Dans les prochains jours, l'équipe s'envolera donc vers l'Australie pour créer HigherEdMe Australie. Elle sait d'ores et déjà que le montant de la Bourse ne sera pas suffisant pour porter l'ensemble des projets. Une levée de fonds d'un million d'euros est envisagée, probablement auprès d'investisseurs australiens.

"Nous souhaitons notamment développer une nouvelle plateforme, à destination des agents cette fois, afin qu'ils ne soient pas limités dans les choix qu'ils présentent aux étudiants aux quelques contrats qu'ils ont signés avec des écoles supérieures".

Cinq recrutements devraient être réalisés sur place. Pierre-Alexandre Piarulli reconnait néanmoins que ces projets seront probablement amenés à évoluer, en fonction de la réaction du marché australien.

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