Meal Canteen lance sa troisième levée de fonds

La start-up stéphanoise n’a pas encore clôturé son second tour de table dirigé vers les particuliers et investisseurs privés qu’elle se lance dans une opération de plus grande envergure. Au menu, une levée de fonds d’au moins 5 millions d’euros auprès de fonds d’investissements.
Meal Canteen a lancé une application pour réduire le gaspillage en restauration collective.
Meal Canteen a lancé une application pour réduire le gaspillage en restauration collective. (Crédits : REUTERS)

"Au moins 5 millions d'euros, mais je préfère ne pas être trop précis pour l'instant", lance Denis Olivier qui ne souhaite pas plus s'avancer sur le montant.

Prudent, le fondateur de Meal Canteen, entrepreneur aguerri, préfère rester sur des estimations basses et faire parler de lui en les dépassant allègrement plutôt que d'arriver péniblement à atteindre des objectifs déclamés trop tôt. Il vient de démarrer des discussions avec des fonds d'investissement parisiens.

Objectif : lever 5 millions d'euros, "au moins" donc, d'ici début 2020. Ce cash sera utilisé prioritairement pour accélérer l'ouverture de bureaux en Europe. Au Royaume-Uni en priorité et dans plusieurs pays d'Europe du Nord.

L'entrepreneur a développé une application anti-gaspi à destination de la restauration collective. Elle est basée sur le principe de la réservation. Les convives peuvent consulter la veille les menus proposés, choisir les plats et réserver leur repas. Leurs choix sont transmis à la cuisine centrale qui peut ainsi commander et préparer en conséquence.

Ce système est complété d'un nutriscore, d'informations sur les allergènes par exemple, d'un système de commentaires et de notations, d'incentive (avec bons d'achat en récompense)... Le business model s'appuie sur une facturation au clic de réservation (0.33 centimes par clic).

La facture est indolore pour l'usager car déduite du prix du ticket repas, elle est prise en charge par le prestataire, en compensation de la réduction induite du gaspillage alimentaire. Selon une étude de l'ADEME en Auvergne-Rhône-Alpes, le coût du gaspillage alimentaire dans la restauration collective s'établit en moyenne à 0,68 euros HT par repas.

Créer des barrières pour les concurrents

"Cette levée de fonds permettra aussi de développer une application complémentaire à celle qui existe. Nous ne pouvons pas protéger notre appli, ni déposer de brevet. La seule façon de nous prémunir est d'aller vite et de créer des barrières techniques et financières", explique Denis Olivier.

Cette levée de fonds sera la troisième opération de financement menée depuis la création en janvier 2016, avec deux fonds d'investissements hongkongais, de Meal Canteen.

La première, début 2017, avait permis de collecter 1,2 million d'euros (300 000 euros  en non dillutif avec le CIC, 750.000 euros auprès d'investisseurs locaux et auprès de la BPI). La seconde, inaugurée mi 2018 et pilotée via Ayomi, était initialement calibrée à 600 000 euros. Elle atteint finalement plus de 700 000 euros (dont 250 000 euros injectés par le business angel stéphanois Guillaume Beyens) mais n'est toujours pas clôturée.

"J'ai toujours des demandes d'investissement. Je pense poursuivre finalement toute l'année 2019. Plus nous collecterons de fonds, plus nous pourrons accélérer".

BPI abonde ce montant pour moitié, soit 350.000 euros pour une opération totale d'un million d'euros pour l'instant.

Rentabilité attendue pour 2020

Avec 11 salariés, la startup pense réaliser un chiffre d'affaires de 750 000 euros en 2019. 20 fois plus qu'en 2018.

"La croissance est toujours impressionnante quand on part de pas grand-chose", sourit Denis Olivier.

Elle a concrétisé, depuis septembre 2018, de nombreux contrats : France Télévision, le site Grüner à Saint-Etienne via l'enseigne Api, Malakoff Mederick (site de 750 personnes), le parc Astérix, Scolarest, l'Armée de Terre...

"Les grands opérateurs de la restauration collective, que l'on pensait plutôt hostiles au départ, commencent à nous rejoindre. Nous avons des intérêts communs".

L'entreprise, valorisée à 10,5 millions d'euros, vise les 215 000 utilisateurs à la fin de l'année et devrait être rentable en 2020. Juste à temps pour accueillir donc à son capital de nouveaux investisseurs.

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