"Renault Trucks est dans une période faste"

Le constructeur de camions, qui présente sa nouvelle gamme de véhicules électriques au salon Pollutec, est actuellement porté par une forte croissance de ses ventes. Pour son directeur général, la marque, fortement déstabilisée pendant la crise, a "de beaux jours devant elle".
(Crédits : DR)

Christophe Martin ne cède pas à l'euphorie, "car le marché du camion est par définition cyclique". Mais le directeur général France de Renault Trucks a tout de même des motifs de satisfaction.

La marque, basée à Lyon, qui a réalisé 4,3 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2017, est portée par une croissance "de l'ordre de 15%" qui devrait se traduire par la commercialisation d'environ 54 000 véhicules neufs cette année.

"Renault Trucks est actuellement dans une période faste qui s'explique par la confiance retrouvée des acteurs économiques et la forte reprise de l'activité dans le secteur de la construction. D'après les projections, 2019 devrait être encore une belle année. A court terme, je suis vraiment serein. Nous avons de beaux jours devant nous", souligne Christophe Martin

Des recrutements en vue

Un optimisme retrouvé par la direction de Renault Trucks alors que la marque, détenue par le groupe suédois Volvo Trucks, a été très fortement déstabilisée par la crise de 2008. Elle s'est traduite par deux plans sociaux successifs et une profonde réorganisation interne.

"Le traumatisme est maintenant derrière nous et la confiance est retrouvée. Je suis d'ailleurs impressionné par la résilience des collaborateurs de Renault Trucks. Les salariés ont souffert, mais ils sont resté attaché à l'entreprise", commente Christophe Martin.

Conséquence de ce dynamisme économique, la tendance est actuellement "plutôt au recrutement" sur ses sites industriels de Lyon Saint-Priest (4 200 salariés) et Bourg-en-Bresse (1 700 salariés).

"Il n'y a donc pas d'angoisse sur la pérennité de ces sites qui sont, au contraire, amenés à se développer."

Cap sur le marché européen

Très implantée sur le marché français des poids-lourds où elle revendique 28% des parts de marché, la marque a la volonté de profiter de ce rebond pour se déployer à l'international.

"Renault Trucks réalise 40% de son chiffre d'affaires en France, ce qui est trop. Nous travaillons donc à reprendre des positions en Europe. L'objectif est de se renforcer là où nous sommes déjà très présents comme en Europe du Sud (Espagne, Italie, Portugal...), mais aussi de se développer dans de nouveaux marchés. Nous sommes, par exemple, faiblement implantés en Allemagne qui est le premier marché européen, nous avons donc des perspectives de croissance. Nous relançons également des marchés comme l'Inde et le Pakistan."

Pionnier de l'électrique

Pour conquérir ces nouveaux marchés, le constructeur pourra s'appuyer sur sa nouvelle gamme 100% électrique dévoilée au salon Pollutec qui se tient jusqu'à vendredi. La concrétisation d'une transition vers l'électrique engagée depuis dix ans, présentée comme une réponse aux problématiques de la qualité de l'air et des nuisances sonores en ville.

"Cette gamme inscrit Renault Trucks comme un pionnier dans le domaine de l'électrique. Nos concurrents en sont plus au stade du prototype que de la commercialisation d'une véritable gamme de véhicules. Dans nos métiers, il y a beaucoup de communication autour des énergies alternatives mais on remarque souvent un écart entre ce qui est dit et ce qui est réellement fait", tacle Christophe Martin.

Le marché des camions électriques étant encore naissant, Renault Trucks reste mesuré dans ses projection de vente. Ainsi, il table, par exemple, sur un volume d'une centaine de ventes de la version électrique de son camion benne à ordures ménagères (dont la marque détient 65% du marché en France) pour sa première année de commercialisation.

"Certains disent que l'électrique pourrait représenter 25% des ventes à l'horizon 2030, mais personne ne le sait vraiment ", conclut Christophe Martin.

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Commentaires 2
à écrit le 29/11/2018 à 8:16
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Des années 20 aux années 70, SOVEL a produit des balayeuses et bennes à ordures électriques.

à écrit le 28/11/2018 à 18:39
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Il me semble que les camion benne à ordures ménagères étaient électriques au moins à Paris dans les années 50.

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