Vision Systems ne regarde pas dans le rétro

L'équipementier Vision Systems vient d'investir un nouveau siège social, à Brignais, près de Lyon. Des locaux plus vastes, en adéquation avec ses ambitions mondiales.
(Crédits : DR)

En inaugurant, au début de l'été, son nouveau siège social au design épuré (photo), à Brignais, près de Lyon, Vision Systems (280 salariés, 40 millions d'euros de chiffre d'affaires attendus cette année) entend entrer dans une nouvelle "étape majeure de son histoire".

Une histoire déjà longue, née dans les années 20 sous le nom de RBE au sein de l'empire Berliet, avant de prendre le nom de Vision Systems au milieu des années 2000. Fabricant depuis l'origine de rétroviseurs à miroir, dont il est l'un des leader en Europe, l'équipementier s'est aussi lancé dans une course à l'innovation sur chacun de ses marchés, que ce soit sur terre (poids lourds, bus...), sur mer, sur rail ou bien dans les airs (avions de ligne, hélicoptères...).

"Chacune de nos trois business unit (sécurité des transports, aéronautique et protection solaire, NDLR) dispose de produits stars qui vont nous permettre de faire la course en tête face à nos concurrents", affirme Carl Putman, le dirigeant depuis 2005.

Rétrovision par caméras

Vision Systems mise ainsi beaucoup sur son concept, actuellement en prototype, de rétrovision par caméras haute-définition. Destinée notamment aux marchés des bus, des poids lourds et des camping-cars, cette innovation se présente sous la forme d'écrans intérieurs, placés près du tableau de bord, qui remplacent les rétroviseurs "classiques". Plusieurs avantages, selon Vision Systems : les quatre caméras permettent de garder une meilleure visibilité la nuit ou par temps de pluie, et couvrent les angles morts.

"Il s'agit également d'un système intelligent qui apporte une aide aux dépassements en détectant les véhicules qui arrivent à grande vitesse. Le chauffeur est averti par un système de leds. Si la led est verte, le chauffeur peut doubler facilement, orange si le dépassement est difficile et rouge en cas d'interdiction. "

Les premières expérimentations sont lancées - la législation en Europe est encore restrictive - même si, à la faveur d'un décret européen "plus rien ne bloque la rétrovision par caméra", insiste le dirigeant.

En attendant que la situation ne se décante, notamment en France, la PME explore des marchés déjà ouverts, à l'image du Canada où elle vient de créer une nouvelle filiale. Une implantation qui complète le maillage à l'international de Vision Systems, qui détient déjà une filiale aux Etats-Unis, et à ouvert des bureaux commerciaux à Singapour et Dubaï.

Vitre "intelligente"

Spécialisée depuis plusieurs années dans les solutions opacifiantes, dont il est un des leader mondial, le groupe entend également faire parler de lui avec sa dernière trouvaille : une vitre " intelligente " qui, en plus de s'opacifier sur commande avec l'aide d'un curseur, peut prendre la fonction d'écran tactile.

"Jusqu'à présent, le passager d'un avion assis près d'un hublot peut soit regarder dehors, soit baisser le volet. Avec notre solution de vitre intelligente, il pourra avoir des informations sur le vol, commander un repas, faire des achats en duty-free... Les compagnies aériennes sont intéressées par ce service. Cela fait des années qu'elles cherchent un moyen de vendre plus chers les places près du hublot," argumente le président-directeur général.

Grâce à ces nouveautés, Vision Systems table sur une progression de 50% de ses ventes d'ici à 2022, pour atteindre 60 millions d'euros de chiffre d'affaires.

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