La marque "Mont Lait", une réponse à la crise laitière

Lancée en 2013, la marque Mon Lait créée par les agriculteurs de montagne du Massif central creuse son sillon. Elle vise la commercialisation de 10 millions de litres d'ici 2018, ce qui permettrait à l'initiative d'être rentable.

Tout a commencé en 2010. Les producteurs de lait du Massif Central, embourbés dans une profonde crise des prix commencée un an plus tôt, décident de prendre leur destin en main. Dans ce contexte difficile naît la marque Mon Lait en 2013 à l'initiative de l'Association des producteurs de lait de montagne (APLM).

Les premières briques blanche et bleu fleurissent dans les rayons de supermarchés régionaux. L'aventure est lancée. Depuis, 560 exploitations se sont engagées dans la démarche, sur sept départements du grand Massif Central : Aveyron, Cantal, Corrèze, Creuse, Haute-Loire, Lozère et Puy-de-Dôme.

Montée en puissance

Cette année, ce sont près de 5 millions de litres de lait qui ont été collectés, contre 1,3 million la première année. Une montée en puissance prometteuse qui ne devrait pas s'arrêter là.

"Nous ambitionnons de commercialiser 10 millions de litres à horizon 2018, annonce Dominique Barrau, président de l'APLM. C'est à cette hauteur que l'équilibre financier sera atteint".

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Pour certains éleveurs, cette démarche novatrice était une question de survie. A l'instar d'Éric Germain, jeune producteur de lait installé au Vernet-La -Varenne (Puy-de-Dôme), devenu depuis trésorier de l'APLM.

"Mon exploitation est située en zone de montagne, ce qui me coûte environ 30 % plus cher qu'en plaine et en plus je ne suis pas en zone AOP. Donc il fallait absolument trouver une solution pour valoriser mon lait. Il me semblait urgent et nécessaire de créer notre propre marque pour pérenniser nos exploitations".

500 points de vente en France

Trois ans après son lancement, la marque a trouvé son public.

"Dans l'imaginaire collectif, le terme de montagne renvoie à la nature et au respect de l'environnement. C'est une valeur ajoutée indéniable pour le produit et un formidable outil de valorisation de notre métier", poursuit Dominique Barrau.

La marque Mon Lait est ainsi référencée dans quelque 500 points de vente, auprès de toutes les grandes enseignes de supermarché, sur 35 départements, dépassant largement les contours du Massif central. "D'ici quelques mois, nous espérons conquérir tout le grand Est de la France", avance le président de l'APLM. Par ailleurs, la marque Mon Lait pourrait être bientôt développé d'autres produits laitiers, tels que le fromage à raclette ou le beurre.

Reste à savoir si l'aventure Mon Lait, pas encore tout à fait rentable pour les producteurs de lait, permettra d'enrayer la crise qu'ils traversent. Depuis quinze ans, 3 à 6 % des exploitations laitières disparaissent chaque année.

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Commentaire 1
à écrit le 05/12/2016 à 14:47
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C'est bien mais cela n'empêche pas les produits chimiques, allez encore un effort.

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