Comment Waoup casse les codes de l'innovation

Lancé en 2014, Waoup - contraction de "waou" et de "startup" - veut réinventer les processus d'innovation. Ce "réacteur d'innovation" s'est ainsi donné pour objectif d'accompagner et de développer les projets les plus disruptifs dans le cadre de sa Factory. Mais la structure accompagne aussi les entreprises, parfois bloquées dans leurs modèles, qui cherchent de nouvelles stratégies.
Waoup organise des marathons de l'innovation pour réveiller le côté intrapreneur de chacun.

90 minutes. La durée d'un match de football. C'est le temps dont disposaient environ 80 personnes issues du monde de l'entreprise pour créer une startup lors du marathon Waoup qui s'est déroulé mardi dernier, dans le salon du Club des 100, au Parc Olympique Lyonnais.

"L'objectif est qu'ils prennent conscience qu'ensemble, ils peuvent faire des choses, qu'en décloisonnant, on peut trouver des idées", détaille Emmanuel Gonon, fondateur avec Hervé Kleczewski du "réacteur d'innovation" Waoup.

"Le monde n'est pas en crise"

Répartis en une dizaine d'équipes, les participants - qui ne se connaissaient pas à l'origine - étaient invités à imaginer un "projet fou" de startup, chacune sur des thèmes différents, par exemple "La vie est un long fleuve tranquille". Crayons à la main, ils lancent en vrac leurs idées sur des post-it. Rapidement, un fil conducteur émerge. Le projet se forme. Il est ensuite pitché devant les autres équipes, qui désignent quel sera le gagnant.

Une façon de casser les codes de l'innovation en entreprise qui peut déstabiliser. "Nous ne sommes pas habitués à vivre ce genre d'expérience", confie Marc, qui a créé sa propre entreprise spécialisée dans les annonces immobilières, Metropolam, il y a quatre ans.

Mais c'est justement l'objectif que s'est donné cette structure créée à Lyon en 2014.

"Nous sommes partis du constat que le monde n'est pas en crise, il est à réinventer", se souvient Emmanuel Gonon. Mais aussi qu'en interne, "les entreprises ne savent innover que sur leurs modèles historiques. Les profils ne sont pas nécessairement adaptés quand il s'agit d'innovation de rupture". De l'autre côté, il existe de plus en plus de "talents libres".

Création de business innovants

L'objectif premier de Waoup est de créer des startups et des business innovants. C'est le dessein de la Waoup Factory. En 2015, huit jeunes pousses ont ainsi été lancées dans cette sorte d'incubateur au fonctionnement inversé.

"Nous ne partons jamais d'une idée. Si une personne vient avec un concept, nous lui demandons de l'abandonner. Sinon, nous lui conseillons de se diriger vers un incubateur."

Autrement dit, le porteur de projet va laisser son idée de base pour qu'elle puisse se développer au sein de la Factory, grâce aux autres membres. Pour se faire, des équipes existent en interne, mais "si les gens veulent s'impliquer, ils peuvent tout simplement s'inscrire".

Lors du marathon Waoup, le matériel indispensable pour faire jaillir les meilleures idées de startups.

Car pour qu'un projet voie le jour, il passe par trois phases de développement : "Nous identifions le sujet, nous réalisons un prototype puis nous le faisons grossir." Et ce n'est qu'au terme de chacune de ces étapes que le dirigeant apparaît. Comme le résume le cofondateur du réacteur d'innovation : "Le responsable n'est pas le point de départ mais d'arrivée".

Finalement, tout est mis à l'envers pour aller plus droit. "Pour innover en grand, il faut partir du problème pour trouver plusieurs solutions, qui sont ensuite éliminées au fur et à mesure", illustre Emmanuel Gonon.

Collaboration avec les entreprises

Mais les idées de projets à développer viennent aussi des entreprises. Ainsi, au premier parcours plus collaboratif, s'additionne un second parcours en mode "propriétaire", où les projets naissent au sein des entreprises.

"Nous identifions des business innovants avec les sociétés, et autour des problèmes qu'elles rencontrent, nous créons plusieurs projets amenés à se déployer. L'objectif étant de passer de l'idée au marché."

Waoup prend alors des parts dans les sociétés créées, qui peuvent être revendues à des fonds d'investissement par exemple.

Quand on lui demande pourquoi il a fondé Waoup, Emmanuel Gonon répond : "Et pourquoi pas ? Plus sérieusement, nous ne voulions pas être confondus avec un cabinet conseil."

Pourtant, il s'agit d'un des pans de leur activité, dans le cadre de Waoup Inside. Les équipes interviennent dans les entreprises qui sont à la recherche de nouveaux modèles afin de les aider à se réinventer. Ainsi, Waoup est déjà intervenu chez Orange, Salomon ou encore Seb pour la création de stratégies innovantes.

Démultiplier le nombre de projets

Outre l'entreprise Waoup, la structure a également développé une association nommée Waoup Shaker, entièrement financée par des mécènes. Elle était notamment en charge de la Waoup Innovation Night qui s'est déroulée en juin dernier à la Halle Girard.

La mission "est de faire bouger la société en diffusant l'esprit d'entreprendre". Une prochaine édition de cet événement qui avait rassemblé quelque 1 500 personnes devrait avoir lieu à l'automne prochain.

Depuis sa création, la structure est rentable. Mais une levée de fonds est lancée depuis le début du mois de mai. "Nous souhaitons démultiplier le nombre de projets, et accélérer le rythme." Ainsi, Emmanuel Gonon souhaite "faire partir cinq projets avant l'été et ainsi tenir le rythme de dix projets développés par an".

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