Babolat mise sur la raquette connectée

Babolat a chamboulé le monde du tennis en lançant l'an dernier la première raquette connectée au monde. Pour le leader mondial du nombre de raquette vendues (1,8 million en 2014), ce n'est qu'un premier pas. L'entreprise lyonnaise estime que dans un délai de dix ans, l'ensemble des raquettes le seront.

En 1875, Babolat invente le cordage de la raquette de tennis. En 2014, Babolat lance la " Play Pure Drive", la première raquette connectée au monde. Le principe est simple. Les différents capteurs, incrustés dans le manche, renseignent le tennisman sur : la puissance de frappe, la zone d'impact de la balle, le nombre de coups droits, de revers, de smashes, les effets, la durée de jeu ...

Une gamme de quatre raquettes connectées

Ces informations sont ensuite transmises via Bluetooth sur un smartphone ou par un câble USB sur un PC classique. Les utilisateurs conservent bien sûr leur donnée mais ont aussi la possibilité de les partager avec d'autres joueurs sur l'application Babolat Play créée à cet effet.

Après avoir lancé son premier modèle l'an dernier, Babolat vient d'enrichir depuis fin mars sa gamme composée aujourd'hui de quatre modèles de raquettes connectées dont les tarifs varient de 299 à 349 euros ( les différences de prix s'expliquent par les composantes classiques de la raquette et non par les capacités numériques qui sont identiques, Ndlr).

Une stratégie définie par Eric Babolat

Un an après ce lancement planétaire, la marque -leader mondial sur le marché du tennis avec un CA consolidé de 141 millions d'euros- ne communique pas sur les premiers chiffres de vente. Elle se contente pour l'heure d'affirmer "sa satisfaction commerciale", via Thomas Otton, son directeur de la communication, qui rappelle au passage, que Eric Babolat, le PDG de l'entreprise éponyme, a fixé la cap sur le numérique et le connecté. Il estime :

Dans une dizaine d'années, "l'ensemble des raquettes sera connecté à l'image du tennis. Actuellement, nous vendons 1,8 million de raquettes par an dans le monde. Je vous laisse donc en conclure nos perspectives à terme... Dans cette logique nous pensons aussi que les chaussures ou encore le textile deviendront également connectés".

La concurrence se positionne

Et visiblement, Babolat n'est pas le seul à le penser. Ses concurrents comme Head ou Prince pour ne citer qu'eux travaillent également sur le sujet. La Fédération française de tennis et les instances internationales, à leur manière, promeuvent aussi la technologie.

Cette dernière a fait évoluer les règles en permettant de mesurer en direct les performances de pros pendant les matches. Elle ouvre ainsi pleinement l'ère du connecté. Bref, le marché du tennis, stagnant (entre 0 et +2% en moyenne par an, Ndlr), le connecté va devenir un levier de croissance dans un marché, certes mûr, mais qui demandait à faire sa révolution. Elle est en marche.

Nadal en porte-drapeau

Les raquettes connectées signées Babolat sont aussi bien conçues pour les amateurs que pour les pros. A titre d'exemple, Raphaël Nadal, le 3e joueur à l'ATP, joue l'ensemble de ses matches avec un modèle que l'on trouve dans le commerce. Thomas Otton précise :

"A présent, il nous faut former nos revendeurs et aussi nos cadres qui œuvrent dans les clubs. La réussite et la démocratisation de l'objet passent par de la pédagogie dans toutes les strates du milieu tennistique. C'est ce qui va demander du temps car nous comptons, pour exemple, 15 000 revendeurs implantés dans 155 pays."

Ce labeur devait nécessiter 10 ans si la vision stratégique de Babolat s'avère juste.

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