«Au delà de nos grands partenaires, fidèles nous souhaitions nous rapprocher des PME. Celles qui n'ont pas les moyens financiers de devenir mécènes mais souhaitent malgré tout soutenir la culture ». Sylvie Burgat, directrice Générale de la Biennale de Lyon, explique ainsi la création en 2007 de ce club éponyme, dédié aux deux grandes manifestations lyonnaises : Biennale de la Danse, d'Art Contemporain.

Il s'est même ouvert en 2012 aux particuliers. Il compte en 2014 neuf PME, représentées par leur dirigeant et deux particuliers, pour un ticket d'entrée annuel minimum de 6 000 euros. Le Club a ainsi apporté à la Biennale de la Danse 2014 la somme de 120 000 euros.

Un club actif toute l'année

C'est un mécénat collectif certes modeste sur le plan financier - à comparer à celui des grands partenaires qui navigue entre 1,5 et 2,4 millions d'euros - mais l'objectif principal apparaît différent. « L'idée est vraiment de créer des liens, ouvrir un dialogue avec ce tissu économique régional », justifie Sylvie Burgat. Pour porter l'image de ces grandes manifestations culturelles, ancrer cette conviction qu'elles ont un rôle clé dans l'attractivité de la région.

Tel un véritable club, il fonctionne avec un programme de rencontres toutes l'année : spectacles de danse, expositions d'art contemporain de manière exclusive et privilégiée (rencontres avec des artistes, des conservateurs de musées, avant-premières etc) et le grand moment du voyage annuel ; déjà Venise, Barcelone, Berlin, Oslo, Lisbonne. A cette occasion se forge particulièrement l'esprit club, fait de convivialité et de passion partagée entre ses membres, tous chefs d'entreprise.

L'exemple d'une PME

« Ce sont des voyages riches et passionnants », Christophe Aussenac, à la tête de l'entreprise ATC et membre du Club depuis 2008, explique aussi : « l'approche du Club, constitué d'individus, est complètement différente de celle du mécénat de compétences. Celui-ci se diffusera plus dans l'entreprise et ses salariés ». ATC (57 personnes, chiffre d'affaires 2013 10,5 millions d'euros) spécialisée dans l'impression numérique grand format, est précisément une habituée du mécénat de compétences pour les Biennales.

Pour la Biennale de la Danse, ATC signe tous ses stickers de vitrines visibles dans les boutiques, à l'aéroport Lyon Saint-Exupéry, le mobilier en carton du corner librairie déployé dans la salle de la corbeille... On lui devait pour la dernière BAC, la reproduction sur toute la façade de la Sucrière de l'œuvre du brésilen Paulo Nimer Pjota. « Certaines de ces réalisations représentent pour nous de véritables challenges techniques qui impliquent fortement les salariés ».

De façon plus subtile et plus incarnée

Les choses se passent de façon plus subtile et plus « incarnée » au Club avec ces dirigeants d'entreprise (Sogelink, BAC Architectes, Algoe Executive, ATC...) qui, au gré de toutes ces rencontres et visites par ceux qui font l'art, se forment, aiguisent leur regard, ouvrent leur esprit. Ils deviennent de véritables ambassadeurs des Biennales et surtout s'imprègnent d'une sensibilité artistique qui fait mouche auprès de leurs clients. Et qu'ils peuvent valoriser mieux encore, en les invitant aux Biennales car celles-ci sont aussi l'occasion d'opérations de communication et de relations publiques.

28 permanents font tourner les Biennales (et plus de 300 CDD pendant les manifestations), une seule est dédiée au Club. « La rentabilité économique du Club est faible, mais ce n'est pas l'objectif », rappelle Syvlie Burgat. Le Club peut être aussi une première étape, « une mise en bouche », avant un partenariat plus consistant.