Stabilisation des accidents du travail et des maladies professionnelles

En Rhône-Alpes, la fréquence des accidents du travail tend à se stabiliser. Le BTP, les services à la personne et aux entreprises et les transports restent les plus impactés. Si le nombre de maladies professionnelles a diminué, 89 % d'entre elles restent des troubles musculo-squelettiques (TMS).

En 2015, les accidents du travail affichent un indice de fréquence de 37,4 pour 1 000 salariés. Un taux légèrement plus élevé que la moyenne nationale (33,9 accidents du travail avec arrêt pour 1 000 salariés) - qui s'explique par la forte industrialisation de la région -, mais qui reste l'un des taux les plus bas depuis 70 ans.

"Depuis la fin de la guerre, nous avons divisé par 4 le taux des accidents du travail. Mais depuis 2013, ce taux stagne et la sinistralité baisse très faiblement. Il nous reste un palier à franchir", souligne Yves Corvaisier, directeur général de la Carsat Rhône-Alpes.

Le BTP et les services à la personne à la traine

Des résultats encourageants qui cachent cependant des disparités selon les branches professionnelles. Le bâtiment et les travaux publics (en particulier chez les maçons et les charpentiers) présentent un indice de 63,1 accidents pour 1 000 salariés. Si ce secteur est traditionnellement accidentogène, il est talonné par les activités de services à la personne et aux entreprises (52,5).

Les manutentions manuelles (53 %) et les chutes (25 %) sont les deux causes majeures à l'origine de l'accident. Tandis que la fréquence des accidents de trajets continue à diminuer (4,6 % pour 1000 salariés), exception faite encore une fois du secteur des services à la personne et aux entreprises (7,4 %).

"Les mauvaises manipulations dues à l'absence de formation ou de matériels adaptés expliquent la hausse des chiffres dans ces secteurs en pleine expansion. Les horaires de travail en coupure, décalés, avec une pression sur les horaires peuvent expliquer ces indices", souligne Jérôme Chardeyron, directeur de la prévention des risques à la Carsat Rhône-Alpes.

De mauvais gestes qui influent sur l'évolution des maladies professionnelles reconnues. Si leur nombre reste stable, 89 % des maladies sont causées par des lombalgies et autres TMS des membres supérieurs et inférieurs, avec, encore une fois, un pic dans la métallurgie, le BTP, l'alimentation et les services.

Priorité à la prévention

Sur la base de ces données, la Carsat Rhône-Alpes cible les secteurs à fortes sinistralités. En plus du BTP et des services à la personne, elle intervient dans la distribution, le transport, et la logistique, la plasturgie, les industries agroalimentaires et les garages automobiles.

Avec 77 ingénieurs-conseils, la branche accidents du travail/maladies professionnelles de l'Assurance Maladie ne peut intervenir sur les quelque 220 000 entreprises de son territoire. Elle touche environ 3 % des entreprises régionales.

"Nous n'avons pas les moyens de nous disperser. Nous travaillons à partir des données que nous récoltons et touchons en priorité les secteurs sur lesquels il convient d'influer. Notre ambition finale reste de démontrer aux entreprises que réduire les risques est qu'une bonne santé au travail est un facteur de performance économique", souligne Yves Corvaisier.

Si la Carsat Rhône-Alpes mise avant tout sur la prévention, elle a également la possibilité de contraindre les entreprises à agir.

En 2016, elle n'a distribué qu'une cinquantaine d'injonctions (qui se traduit généralement par une majoration des cotisations sociales de 25 à 200 %), essentiellement sur les chantiers et dans l'agroalimentaire. Une pratique minime comparée à d'autres régions françaises.

"Nous sommes la région du consensus, où une simple lettre recommandée suffit à faire fléchir les entreprises. En faisant davantage de prévention, nous avons les mêmes résultats que le reste de la France. Néanmoins, nous allons renforcer nos injonctions si certaines entreprises ne font pas assez d'effort", prévient le directeur général.

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