« Une prise de conscience »

Entretien avec François Goulard, ministre délégué à l'Enseignement supérieur et la recherche.

Des neuf PRES initiés en France, comment se distingue celui de Lyon ?

 

Ils correspondent tous à des coopérations fortes et nouvelles, mais ont opté pur des conditions spécifiques, propres à leur paysage. Celui de Lyon a  pour particularité de rassembler le plus grand nombre d'établissements, et de proposer des masters transversaux. 


Justement, d'aucuns membres du PRES lyonnais critiquent son périmètre démesuré, marqué par une importante hétérogénéité des établissements. Ils soulignent également la hâte qui a prévalu à sa construction, et le manque de moyens octroyés par l'Etat pour lui donner la dynamique souhaitée…

 

On ne peut pas demeurer l'arme au pied pendant des années. En France, nous avons pour habitude d'être souvent lents. Je ne peux donc que me féliciter qu'entre le lancement officiel du processus, en avril 2006, et sa concrétisation, moins d'une année se soit écoulée. Je n'ai pas entendu de propos laissant à penser à un calendrier déraisonnable. Quant aux moyens, ils sont suffisants. N'oublions pas que l'essentiel est fourni par les établissements membres appelés à mettre en commun une partie de leurs propres moyens. Enfin, l'ambition de rassembler autant d'établissements ne m'est apparue disproportionnée ou inappropriée.


Les refus de l'INSA et de l'EM Lyon sont-ils rédhibitoires ?

 

Plutôt que de leur imposer une décision, nous avons fait le choix de laisser l'initiative aux établissements de bâtir eux-même leur EPCS. Nous devons donc respecter leur liberté. Pour autant, j'estime le vœu de l'INSA de Lyon de créer un pôle sciences de l'ingénierie fondé, et je ne peux pas imaginer durablement un PRES lyonnais sans école. Ce qui n'est pas acté aujourd'hui pourra l'être demain.



Quelle part Philippe Gillet occupe-t-il dans la concrétisation du PRES lyonnais ?

 

Il est incontestable qu'il a été l'un des moteurs. Nous l'avons d'ailleurs nommé président du conseil d'administration de l'Agence nationale de la recherche.


…cela signifie-t-il que cette désignation récompense sa participation, pilote, au PRES ?

 

Elle n'y est pas exclusivement liée. Dans notre choix, nous avons tenu compte de son souci, démontré dans le PRES, d'encourager les coopérations. Mais ce qui a dicté la décision est autre : ses compétences administratives et scientifiques.



Comment le PRES peut-il exaucer ses ambitions dans le contexte si morcelé, idéologisé, et tendu qui caractérise le paysage lyonnais ?

 

Nous avons tous nos héritages. Et il est vrai que celui de l'université est marqué. Toutefois, il l'est moins aujourd'hui. Les établissements prennent conscience que des impératifs de performance, de coopération, et de visibilité internationale doivent s'imposer aux clivages historiques, sans bien sûr qu'il s'agisse de les gommer. L'engagement de presque tous les établissements lyonnais à leur PRES en est une preuve.

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