Entrepreneurs autodidactes : des parcours reconnus et récompensés

Organisé par Mazars et le Harvard business school club de France, les Victoires des autodidactes Rhône-Alpes et Auvergne, récompensaient mardi à Lyon, trois chefs d'entreprises,aux parcours exceptionnels et qui n'ont pour autant jamais fait d'études secondaires.
Guy Chifflot, Gérard Cheynet et Pierre Brun les trois lauréats avec leurs trophées

"Je ne faisais pas grand-chose à l'école", confie Gérard Cheynet. Aujourd'hui, cet entrepreneur de la Haute Loire est à la tête du groupe 2GMC, spécialisé dans l'emballage industriel et l'impression sur ruban adhésif. Il emploie 60 personnes et réalise 23 millions d'euros de chiffre d'affaires. Il a été récompensé mardi soir par le Coup de cœur du jury 2014 des Victoires des autodidactes. Organisé par Mazars et le Harvard business bchool club de France, ces trophées ont pour objectif, depuis 25 ans, de récompenser des entrepreneurs qui n'ont pas eu l'opportunité de faire des études secondaires.

Des débuts dans un garage

Gérard Cheynet, 57 ans, n'avait lui, à la base, qu'un brevet professionnel d'électrotechnique. En 1981, à la sortie de son service militaire, on lui propose de reprendre une machine imprimante sur ruban adhésif. "J'ai commencé dans le sous sol de mes parents", raconte-t-il. Il fonde ainsi presque par hasard sa première société qui deviendra PlastEmbal. En 2001, il reprend la société Guilbert Industrie et double ainsi de taille sans complexe.

Des complexes Guy Chifflot, n'en a pas vraiment non plus. Tout au plus concède-t-il une "faiblesse" sur l'anglais. Sacré lauréat 2014 Rhône-Alpes Auvergne, il est à la tête du groupe Orapi. Le leader français des produits d'hygiène professionnelle et de la maintenance professionnelle est basé à Saint-Vulbas dans l'Ain. Cette ETI de 1200 salariés, cotée en bourse, compte sept usines de production dans le monde et a réalisé 230 millions de chiffre d'affaires en 2013.

Guy Chifflot a fondé son entreprise en 1968 alors qu'il avait une vingtaine d'années et un simple bac technique en poche. "Ce qui est le plus intéressant c'est de voir ses projets avancer. Quitte à se tromper, mais en analysant ses échecs. L'autodidacte apprend tous les jours. Toute ma vie j'ai progressé et je progresse encore", souligne-t-il.

Une formation permanente

"Un autodidacte doit travailler plus que les autres", ajoute Pierre Brun, 67 ans président fondateur du groupe Velfor et prix de l'Industrie 2014. À la tête de son entreprise spécialisée dans transformation de plastique, basée en Haute Loire, il emploie 200 personnes dans cinq usines en France et réalise 20 millions de chiffre d'affaires. Titulaire du seul certificat d'études, il rappelle qu'il s'est "toujours formé au fil du temps".

Ces entrepreneurs autodidactes, de par leurs expériences, et leurs histoires personnelles, reconnaissent aujourd'hui, donner plus facilement leur chance à des candidats dont les CV ne sont pas forcément les plus étoffés. "Ça nous permet peut-être de mieux savoir nous entourer, d'être plus à l'écoute", indique Gérard Cheynet. "L'important c'est la valeur qu'un individu apporte à l'entreprise. Plus il apporte de la valeur mieux on le rémunère. Sur ce point, ce n'est pas parce qu'on a beaucoup de diplômes que l'on réussit le mieux", conclut Guy Chifflot.

La finale nationale des Victoires des autodidactes se tiendra à Paris à l'Assemblée Nationale dans quelques semaines. Guy Chifflot représentera les régions Rhône Alpes et Auvergne.

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