Innovation : Comment Serge Ferrari a développé une technologie pour détruire le coronavirus des surfaces

Le développeur et fabricant de toiles composites Serge Ferrari, installé en nord-Isère, a développé une technologie qui permet de réduire en quasi-totalité la charge virale du Covid-19 sur les surfaces. Cette technologie pourrait permettre de limiter la propagation du virus et sécuriser les établissements de santé, écoles, bureaux, commerces et les transports en commun.
(Crédits : Serge Ferrari)

C'est en se basant sur les propriétés antivirales des particules d'argent que les équipes R&D de Serge Ferrari ont développé une technologie permettant d'éliminer les coronavirus des surfaces.

"L'intégration des particules d'argent se fait grâce à une technologie qui permet d'avoir un bon encrage sur nos matériaux. L'idée est de venir recouvrir les surfaces de contacts pour limiter la propagation du virus", explique Philippe Espiard, directeur recherche et développement du Groupe Serge Ferrari.

Appliquée à ses membranes composites, elle permet de réduire la charge virale du Covid-19 à hauteur de 95% après un quart d'heure de contact, un taux qui grimperait à 99,5% après une heure de contact, comparée à une membrane non-traitée. Ces données, transmises par le fabricant, on été réalisée par le laboratoire lyonnais Virhealth, spécialisé dans les applications virucides des technologies de décontamination et de désinfection.

"Ce laboratoire normé ISO, a travaillé avec le coronavirus 229E, un coronavirus humain souvent utilisé pour ces tests", explique Philippe Espiard, directeur recherche et développement du Groupe Serge Ferrari.

Deux mois de R&D

Chaque année, le groupe consacre une part importante de son activité (189 millions d'euros de chiffre d'affaires, 830 salariés en 2019) à l'innovation : 4,5% de son chiffre d'affaires est investi en R&D. Malgré la crise sanitaire, Serge Ferrari, qui a adapté son activité à la période, a mis seulement deux mois pour développer ce procédé, en s'appuyant sur son réseau basé en France et en Suisse.

"Nous avons pu continuer nos activités sur certains sites, notamment le développement en laboratoire et de nombreux collaborateurs sont passés au télétravail. Nos sites français ont été arrêtés une quinzaine de jours et la production a pu reprendre sur la base du volontariat dès le 1er avril. Aujourd'hui, nous avons atteint 80 à 90% de nos capacités de production, nos lignes tournent, nos matières premières sont sécurisées", détaille Philippe Espiard.

Le Groupe est donc capable de proposer ses toiles brevetées aux propriétés antivirales aux acteurs de la santé (structures modulaires pour l'accueil des patients, matelas nettoyables, brancards, revêtements pour matériel médical et protections individuelles) mais aussi aux lieux recevant du public.

"Nous avons également toute une gamme de produits avec des membranes, y compris sur mesure, qui permettent d'adhérer à des surfaces comme des poignées de portes, des bureaux d'écolier, etc.", précise-t-il.

"Prêt à produire massivement"

Dans un contexte de lutte contre le Covid-19, le groupe se dit prêt à répondre à la demande en produisant et livrant "massivement cette nouvelle technologie".

"Nous avons déjà beaucoup de sollicitations. Nous sommes à la recherche de partenaires et de collectivités intéressés par cette technologie. Évidemment, nos produits sont une sécurité supplémentaire et ils ne remplacent pas les gestes barrières indispensables dans la limitation de la propagation du virus", conclut Sébastien Baril, le directeur marketing du Groupe.

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