Institut 3.I.A : plus que quelques jours avant le verdict final

La nouvelle est attendue d’un jour à l’autre : après une première phase d’étude qui avait placé le dossier grenoblois au sein des quatre dossiers présélectionnés dans le cadre de l’appel à manifestation d’intérêts pour l’obtention du label 3IA lancé par l’Etat, les acteurs grenoblois attendent l’annonce officielle de la part du cabinet du Premier Ministre. Avec, en jeu, la création d’un centre de recherche et de formation dédié à l’intelligence artificielle.
3.I.A. devrait bénéficier de locaux au sein de l'UGA
3.I.A. devrait bénéficier de locaux au sein de l'UGA (Crédits : Laurent Cerino / ADE)

Il faisait partie des quatre dossiers retenus, aux côtés de Nice, Paris et Toulouse. Après une phase de sélection, l'appel à manifestation d'intérêts pour l'obtention du label 3IA par l'Etat français entre dans une nouvelle phase, avec l'annonce officielle confirmant les lauréats ainsi que leur dotation qui devrait intervenir dans les prochains jours. Avec, à la clé, une enveloppe globale de 100 millions d'euros sur quatre ans, dont près de 5,6 millions d'euros par an rien que pour le site de Grenoble.

Regroupé autour d'un projet de centre de recherche sur l'intelligence artificielle, le dossier, porté par la communauté Université Grenoble-Alpes (ComUE), rassemble l'ensemble des partenaires académiques (CEA, Insern, INRIA, CNRS, Grenoble INP, UGA, etc).

S'il a désormais presque la certitude que son dossier sera retenu, Eric Gaussier, le porteur de projet MIAI Grenoble Alpes et futur directeur de cet institut, préfère se montrer prudent.

"Le comité de pilotage de l'institut s'est réuni ce jeudi soir pour ses conclusions, qu'il a transmis au Premier Ministre. Nous attendons désormais une communication de celui-ci qui devrait intervenir dans les prochains jours", explique-t-il.

Si Grenoble peut se montrer confiante, c'est parce qu'elle a déjà passé la première épreuve drastique de sélection, début décembre, qui a fait tomber le nombre de dossiers sur la table des jurys de 12 à 4.

"C'est la première fois qu'il existe un appel à manifestation de cette envergure, ce qui nous a aussi permis de présenter un projet d'une plus grande masse critique et de développer la présence des partenariats industriels", glisse Eric Gaussier.

L'enveloppe attribuée à l'institut grenoblois pourrait ainsi s'élever à 5,6 millions d'euros par an, sur une période de quatre ans, tandis que des cofinancements privés pourraient d'après lui multiplier ce chiffre par deux.

"Le financement industriel peut prendre plusieurs formes : il peut aussi s'agir de temps de personnes dédiées à des projets, de matériel, etc".

Plus d'une cinquantaine de partenariats industriels

"En attendant, nous avons travaillé sur le dossier, qui se structure désormais autour de deux thèmes : l'IA du futur et l'IA au service des humains et de l'environnement. Nous allons nous intéresser à la fois aux aspects algorithmes et matériels, pour développer une intelligence artificielle qui se place au service de l'humain, et notamment, de trois champs d'applications : la santé, l'énergie et environnement, et l'industrie du futur", souligne Eric Gaussier.

Le volume des partenariats industriels prévus a également augmenté, en passant de 37 à 55 partenaires, qui devraient répondre présents à la fois en matière de financement, ainsi que sur une participation aux travaux de recherche. Certains, comme IBM, ont par exemple déjà confirmé leur volonté de participer en fournissant leurs machines et outils de calcul.

"Nous avons réuni 21 grands groupes, 23 PME et 11 startups, dont beaucoup proviennent de la région, mais pas uniquement, puisque nous avons aussi des sociétés comme Google et Facebook. Des discussions sont également entamées avec Microsoft".

Des industriels qui viennent donc à la fois participer à des projets, acquérir de nouvelles compétences, mais aussi se positionner, à plus long terme, sur une logique de recrutement.

"La demande est en effet de plus en plus importante dans ce domaine, tandis que les flux d'étudiants ne sont pas encore significatifs. Nous avons en moyenne 500 à 700 personnes qui sortent chaque année de Grenoble avec un diplôme en lien avec l'IA, mais dont ce n'est pas toujours le cœur de formation", affirme le futur directeur de l'institut.

C'est pourquoi l'institut 3IA souhaite mettre sur pied une offre de formation à l'échelle de l'ensemble de ses partenaires, en vue de mettre sur pied des certificats en IA dédiés aux cursus spécialisés, mais aussi pour compléter d'autres filières de formation. Avec un objectif : parvenir à doubler le nombre de personnes formées dans ce domaine d'ici quatre ans.

Un calendrier encore à préciser

Alors que de premières discussions ont eu lieu à ce sujet pour déterminer quels pourraient être les programmes concernés, les acteurs grenoblois attendent donc désormais le feu vert de l'Etat.

"Nous ne savons pas quelle forme pourront prendre ces conclusions mais nous imaginons qu'il y aura des recommandations à suivre", ajoute Eric Gaussier, qui espère pouvoir lancer les nouvelles moutures des formations dès la rentrée prochaine.

Avec, parmi les interrogations qui demeurent, la question des chaires de recherche.

"Le gouvernement souhaitait que les quatre dossiers soient retenus à l'issue de cette phase. L'un des rôles du jury était de valider les chaires proposées par les instituts. Il faudra donc voir si celui-ci a confirmé l'ensemble de nos chaires".

Aucune annonce du gouvernement n'a non plus été réalisée concernant le renouvellement de l'enveloppe à l'issue de la période des quatre ans.

Mais les acteurs grenoblois misent déjà sur cette aide pour lancer la machine :

"Nous allons nous appuyons sur les chercheurs et enseignants chercheurs qui sont déjà en place sur le site de Grenoble, et attirer également quelques personnes qui viennent de l'étranger", avance Eric Gaussier.

L'institut, qui ne possédera pas de statut juridique propre, sera rattaché à la ComUE et bénéficiera, à ce titre, des locaux universitaires situés sur le campus de Saint-Martin d'Hères ainsi que sur la Presqu'île scientifique.

Il pourra également compter sur des synergies avec les projets Idex.

"Il s'agira d'un institut virtuel qui ne siégera pas dans un seul bâtiment : l'objectif étant de faire travailler les gens ensemble".

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