Martin Plastics Innovation (MPI) veut révolutionner la raquette à neige

La petite entreprise de Bourg Argental, MPI, est sur le point de lancer sa snowshoe, une raquette à neige nouvelle génération. Elle a été développée en partenariat avec le groupe Michelin.
(Crédits : DR)

Six brevets ont été déposés pour protéger la "snowshoe" Evvo. Trois par la PME plasturgiste de Bourg Argental (90 salariés ; CA 2017 : 12 millions d'euros), trois par Michelin, le géant auvergnat du pneu.

Après deux années de R&D et un investissement de l'ordre de 750 000 euros, elle sera commercialisée dans quelques semaines, notamment via le distributeur de l'Ain Noreko, à des loueurs et des magasins de sport de montagne. Des discussions vont également être engagées prochainement avec Intersport et Skiset. Cette snowshoe se veut une raquette à neige nouvelle génération.

"Nous proposons un produit souple, léger, qui ne fait pas de bruit lorsqu'on marche. Elle se chausse avec des lanières, très facilement. Nous avons souhaité gommer toutes les contraintes de cet équipement", commente Hervé Piron, codirigeant de Martin Plastics Innovation.

Progressivement, de nouvelles tailles et de nouvelles couleurs seront développées. A 5 ans, Hervé Piron et son associé, Joël Varaine, comptent bien réaliser deux à trois millions d'euros de chiffre d'affaires. Un objectif qui permettra à la PME d'assurer sa pérennité.

Vers des marges plus confortables

"MPI est spécialisée dans la plasturgie (injection plastique, outillage, décoration...). Dans notre environnement concurrentiel, nous avons des entreprises plus grosses que nous. Nous avions donc décidé en 2015 de nous mettre en quête d'une croissance externe pour atteindre une certaine taille critique. Nous n'avons rien trouvé. Fin 2016, nous avons donc préféré nous orienter vers une autre voie de développement : le produit propre, générateur de marges beaucoup plus confortables que celles offertes par la sous-traitance", raconte Hervé Piron.

Les deux hommes ont choisi le sport et se sont rapidement intéressé à la raquette à neige, un des rares produits sportifs accessible à une PME de plasturgie.

"Le marché français est occupé par un leader, un plasturgiste de taille comparable à la nôtre. Nous n'avons néanmoins pas souhaité entrer en concurrence directe avec lui, nous avons développé un produit très différent s'apparentant plus à une chaussure", poursuit-il.

En recherche d'une solution permettant de remplacer les crampons, jugés peu pratiques, la PME a alors ouvert facilement la porte de Michelin Lifestyle limited, filiale dédiée à la diversification du groupe.

"Ils avaient une formulation de gomme adaptée mais qu'ils n'utilisaient pas encore. Ils n'avaient pas déposé le brevet. Nous sommes arrivés au bon moment. Grâce à cette gomme spéciale, le marcheur peut monter et descendre des pentes à 35% sur la neige, sans crampon", explique le dirigeant.

La snowshoe est un produit 100% MPI mais des royalties seront reversées à Michelin en fonction des ventes. La semelle sera fabriquée par Sacatec dans le Cantal, à partir de la gomme Michelin, le tissu par Chamatex, en Ardèche, les pièces plastiques et l'assemblage par MPI. Une dizaine d'emplois sera créée au sein de l'entreprise de Bourg Argental lorsque l'industrialisation sera effective.

Les deux hommes ne comptent pas s'en tenir là et espèrent bien étoffer Evvo, la marque créée pour la snowshoe. "Nous réfléchissons à d'autres produits outdoor", souffle Hervé Piron. Des bâtons de randonnées intégrant des données GPS sont par exemple évoqués. Ces produits connectés permettraient de valoriser l'alliance réalisée début 2018 avec Scaelec, PME stéphanoise spécialisée dans l'électronique.

Stratégie d'offre globale

"Nous avions décidé de nous concentrer sur le produit propre et d'abandonner nos recherches de croissance externe mais notre expert-comptable a eu l'idée de nous présenter Scaelec (NDRL : 35 salariés, CA 2017 : 8,5 millions d'euros), une entreprise en très bonne santé. Nous n'avons pas laisser passer cette opportunité", justifie le dirigeant.

Ensemble, le groupe pèsera ainsi la fameuse taille critique recherchée, de 20 millions d'euros. Grâce à la stratégie de synergie qui est en train de se mettre en place, il pourrait même dépasser les 25 millions d'euros sous trois ans.

"Nous allons créer une offre commune proposant nos services en plasturgie et en électronique afin de fournir des ensembles complets. Les donneurs d'ordre cherchent à réduite le nombre de leurs sous-traitants. Nous voulons profiter de cette tendance", conclut-il.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.