Avec la Cité de la Plastronique, l'Ain s'engage dans les matériaux du futur

Annoncée pour 2020, la Cité de la Plastronique affiche déjà de grandes ambitions. Implantée au cœur de la "Plastics Vallée" d'Oyonnax (Ain), ce projet vise à faire émerger un écosystème innovant et porteur de croissance en rassemblant tous les acteurs de cette filière émergente qui mixe électronique et plasturgie.
(Crédits : Communauté de communes Haut-Bugey)

Rendre le plastique intelligent. Voilà l'ambition de la plastronique, cette discipline émergente à mi-chemin entre l'électronique et la plasturgie. Le département de l'Ain, qui se revendique comme le berceau de la filière plasturgique en France, veut se positionner sur cette nouvelle discipline pourvoyeuse d'innovations et d'emplois. Elle a ainsi lancé le 14 décembre dernier le projet de la Cité de la Plastronique.

Implantée à l'entrée sud de la ville d'Oyonnax, cette structure se répartira sur 7 200 mètres carrés, dont 6 000 composés de bâtiments de haute technologie visant à rassembler sous un même toit chercheurs, industriels, startups et apprentis. Plus encore, la Cité aura pour but d'accélérer le transfert de technologies dans des disciplines de convergence industrielle comme la mécanique, l'électronique, les composites intelligents ou encore le numérique.

Tournée vers la co-conception, l'architecture du lieu s'inspire de projets similaires (INES à Chambéry, IndustrieLab à Méaulte, Pôle Pixel à Lyon, etc.). La Cité intégrera ainsi un fablab, un centre de créativité et d'usage, un parcours startup ainsi que des lieux d'accueil et de réunion pour recevoir des événements.

Le projet étant inscrit au contrat de plan Etat Région 2015-2020, il recevra un soutien financier de 3 millions d'euros apportés conjointement par l'Etat, la région Auvergne-Rhône-Alpes et le département de l'Ain. L'investissement global est estimé à 13 millions d'euros, pour un équilibre financier qui devrait être atteint, selon ses promoteurs, en 2024.

Plan de la Cité de la Plastronique

Un chiffre d'affaires de 100 millions d'euros

La Cité vise un chiffre d'affaires direct de 100 millions d'euros trois ans après son ouverture. "Ce montant doit être interprété comme la somme des valeurs de projets développés par les entreprises usagères de la Cité, et rendus possibles par la qualité des installations et des expertises au sein de cet ensemble" affirme le directeur du cabinet de la Communauté de communes de Haut-Bugey, M. Genest.

Si la spécialisation en plastronique peut sembler une niche restreinte, le président du département de l'Ain, Jean Deguerry, a affirmé lors d'une conférence de presse, fin décembre, que le projet faisait suite à une "très forte demande de la part des industriels". Par exemple, l'entreprise S2P, pionnière dans la plastronique, affirme que ses débouchés sont nombreux : aéronautique, défense, automobile, dispositifs médicaux, objets connectés, etc. Maël Moguedet, son directeur général, souligne que la construction de la Cité permettra à tous les acteurs de la filière de "cohabiter sur un même site" afin de favoriser les synergies.

Formation

 Le département de l'Ain bénéficie d'un écosystème déjà très dense dans la plasturgie. Le secteur est aujourd'hui son premier pourvoyeur d'emplois, avec 17 000 actifs répartis dans plus de 700 entreprises. Ainsi, la Cité de la Plastronique viendra compléter le paysage de la  "Plastics Vallée", qui se compose du pôle de compétitivité Plastipolis, d'un Centre technique industriel de la plasturgie et des composites, ainsi que d'une offre de formation au travers de l'INSA et du lycée Arbez-Carme.

Au sein de cet écosystème foisonnant, c'est ce dernier point qui fait défaut. Tout comme les autres filières d'activité du département, la plastronique rencontre des difficultés pour embaucher. D'après Maël Moguedet, cet obstacle intervient particulièrement dans le volet électronique de son activité : "La plasturgie est déjà très implantée sur le territoire, il n'est pas si difficile de trouver des collaborateurs qualifiés. Concernant l'électronique, c'est plus compliqué. La Cité de la Plastronique, qui se veut une vitrine de la filière, permettra d'attirer des personnes qualifiées dans notre région. De plus, elle hébergera des programmes de formation continue et initiale". Plus précisément, une formation en ingénieur plastronique est en cours de déploiement au sein de l'INSA. L'ITECH travaille également sur des programmes de formation hébergés au sein de la Cité de la Plastronique, dont l'ouverture est prévue pour 2020.

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