Navette autonome : Navly prolonge l'expérimentation à Lyon

Navly, la desserte en navette autonome testée depuis début septembre 2016 à Lyon, prolongera son expérimentation jusqu'à fin 2018. Ses promoteurs, Keolis et la société Navya, veulent poursuivre les améliorations du service en attendant que la législation évolue.

L'expérimentation de Navly, navette électrique autonome lancée le 2 septembre 2016 dans le quartier Confluence à Lyon, était initialement prévue pour un an.

"Nous avons décidé de la poursuivre jusqu'à la fin 2017. Et nous demanderons une nouvelle autorisation pour une prolongation sur l'année 2018", précise Pascal Jacquesson, président de Keolis Lyon.

Cette ligne régulière, présentée comme une première, fonctionne six jours sur sept, dans le cadre d'une société commune constituée entre l'exploitant des transports en commun lyonnais et Navya SAS, la jeune pousse lyonnaise ayant conçu le minibus. Après 14 mois d'existence le bilan est positif pour Pascal Jacquesson : "Plus de 70 délégations sont venues la visiter. Le public a joué le jeu.". Quelque "22 000 passagers" ont emprunté cette liaison gratuite desservant, sur 1,35 kilomètre le long du quai Rambaud, cinq stations correspondant à des entreprises, des restaurants et le musée de la Sucrière. Et aucun incident majeur n'a été déploré sachant que la présence à bord d'un employé est requise, à ce stade.

Des améliorations à l'épreuve des tests

Pourquoi allonger la durée du test ? Tout d'abord pour continuer d'apporter des améliorations au véhicule : "Nous l'avons équipé d'un système de climatisation plus performant", souligne Christophe Sapet, président de Navya. Accessibilité aux personnes à mobilité réduite, adaptation à une circulation sur pavés, contournement d'obstacles inertes sont en cours.

Christophe Sapet liste également l'augmentation de la vitesse (20 km/h pour cette expérimentation ) pour diminuer le temps d'attente aux différents passages, le développement d'une application pour localiser le minibus et ainsi accroître sa fiabilité. Ceci doit concourir "à court ou moyen terme à proposer des services de navette autonome sans conducteur pour des dessertes de maillage fin de l'agglomération », rappelle Pascal Jacquesson.

Légiférer

Reste, comme le rappelle David Kimelfeld, président de la métropole de Lyon, "à faire évoluer la législation pour faire sauter les verrous. La France ne peut pas être la dernière à légiférer *" pour ajuster la réglementation à cette avancée technologique. Ce sujet est l'affaire de six administrations là où dans d'autres pays le processus va plus vite.

En attendant, "l'enjeu est de mener jusqu'au bout les expériences avec Navya. C'est une course de vitesse. Cette société fait partie des acteurs ayant de l'avance, une avance qu'il faut garder, insiste Arnaud Van Troeyen, DGA de Keolis. Dans quelques jours nous allons relancer un service à Las Vegas (aux Etats-Unis). Une grande expérimentation est en cours sur l'esplanade de la Défense et nous allons faire d'autres annonces en région parisienne".

Lyon pourrait aussi se prêter à d'autres essais, possiblement entre Perrache et Confluence, sur un modèle de transport à la demande.

Une usine dans le Michigan

Navya, cofondé en 2014 par Bruno Bonnell et Christophe Sapet, annonce avoir construit, à ce jour, 55 véhicules dans son unité (4 500 m²) de Vénissieux, dans la banlieue lyonnaise. La société se dote d'une usine aux Etats-Unis, à Saline, dans le Michigan, opérationnelle d'ici à janvier ou février 2018.

L'entreprise dit employer aujourd'hui un peu plus de 158 personnes dont 53 en production. Elle a noué un partenariat avec l'équipementier Valéo pour les capteurs. Elle présentera le 7 novembre prochain son nouveau véhicule.

* Les essais "de voitures à délégation de conduite" ont été autorisés par une ordonnance en date du 3 août 2016

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