Pour lire cet article en accès libre, profitez de notre offre d'essai d'un mois gratuit https://bit.ly/ActeursFullAccess.

Novadiscovery, pionnier de la modélisation et simulation informatique pour prédire l'efficacité des traitements médicaux en simulant l'effet d'une molécule sur une pathologie, travaille à une levée de capitaux de 10 millions d'euros depuis septembre.

"Nous nous orientons plutôt vers des fonds d'investissement étrangers. Des fonds ayant un tropisme biotech ou positionnés à la lisière entre la technologie et la santé", détaille François-Henri Boissel, PDG.

C'est en 2010 qu'il a co-fondé cette société avec Jean-Pierre Boissel, son père, ancien professeur de pharmacologie clinique et un des pères de la médecine des systèmes. Sept ans plus tard, l'entreprise prépare son premier tour de table financier. Jusqu'alors, Novadiscovery a vécu avec l'argent (au total près de 1 million d'euros) apporté par la famille, des proches et des business angels à titre personnel.

Le vote du Congrès américain

Pionner, Novadiscovery est arrivé très tôt sur un marché considéré comme encore émergent.

"Toutefois à partir du moment où les agences de la santé sont convaincues par cette approche, l'industrie va suivre", avise François-Henri Boissel.

Le dirigeant se réfère ainsi au Congrès américain ayant voté une loi donnant mandat à la FDA (Food and Drug Administration) de promouvoir les essais clinique in silico (simulés sur des ordinateurs), le 20 juillet dernier. De son côté l'Agence européenne des médicaments a "mis en place un groupe de travail sur le sujet". Le Parlement devra ensuite s'en saisir ; ce qui pourrait prendre un certain temps.

Recrutements

Aussi, les dirigeants de Novadiscovery, entreprise basée à Lyon, au sein de la pépinière Rockefeller, projettent-ils une implantation outre-Atlantique dès 2018 en créant une filiale, sans doute à Boston.

"Nous sommes bien identifiés par l'agence de santé américaine", note François-Henri Boissel.

Lire aussi : Lyon et Boston signent un accord de coopération

La société  entend poursuivre ses investissements dans sa plateforme (algorithmes). Elle procédera à trois nouveaux recrutements d'ici à la fin de l'année. Son équipe actuelle se compose de 15 collaborateurs, ingénieurs et cliniciens. A ce jour, elle a pris part à 3 programmes européens de recherche et innovation : SP7, Eurostat et Horizon 2020. Récemment, elle a annoncé une coopération avec Enyo Pharma. Cette autre société lyonnaise lui a confié une étude pour accélérer le développement de son candidat médicament antiviral (EYP001) dansl'hépatite B.

Lire aussi : Enyo Pharma lève 22 millions d'euros

Des revenus proches d'un million d'euros

Novadiscovery compile et modélise en langage mathématique les résultats extraits de la littérature scientifique accumulée depuis des dizaines d'années. Ces matériaux lui servent à élaborer ses essais in silico dans le cadre de contrats de collaboration de 12 à 18 mois. La société dit pouvoir intervenir à tous les stades du développement sans pour autant se substituer aux essais sur l'Homme.

"En amont de la phase III nous pouvons par exemple déterminer des profils types de patients à recruter pour un essai. On peut ainsi réduire leur nombre en passant de 3 000 à 600 patients", détaille le dg.

Il fait état de "3 ou 4 beaux projets en cours avec des biotech et des groupes pharmaceutiques". Il anticipe 800 000 à 1 million de revenus en 2017 (et un résultat à l'équilibre ou presque) versus 220 000 un an plus tôt.

La courbe semble donc ascendante pour cette jeune pousse, qui avait été placée - à sa demande - en procédure de Sauvegarde auprès du tribunal de commerce de Lyon, en 2014. Cette décision faisait suite au non versement d'une subvention de 300 000 euros promise par un organisme public. La juridiction a rapidement homologué un plan de sortie.