Arve  : 18 millions contre les micropolluants

Les entreprises et les collectivités locales du bassin versant de l'Arve (Haute-Savoie) bénéficieront d'un programme sans précédent pour les aider à réduire leur rejets de micropolluants dans cette rivière, qui part du massif du Mont Blanc pour se jeter dans le lac Léman.
Martin Guespereau veut passer à la deuxième étape de la dépollution de l'Arve.

L'Agence de l'eau Rhône-Méditerranée-Corse et les collectivités locales de la vallée de l'Arve ont signé le contrat Arve pure 2018. Cet engagement élargit les actions du précédent contrat ratifié en 2012, qui s'était concentré sur l'aide aux investissements environnementaux de l'industrie du décolletage.

Aide doublée

Depuis 2007, 200 entreprises de la vallée de l'Arve ont ainsi investi un total de 20 millions d'euros pour limiter leurs effluents polluants, dont 8,8 millions d'euros provenaient d'aides publiques. « Les ateliers n'ont plus rien à voir avec ceux du passé », souligne Lionel Baud, le président du Syndicat national du décolletage (SNDEC), un des premiers à se féliciter du nouveau contrat.

Premier changement dans le contrat Arve pure 2018 : l'Agence de l'eau double sa participation financière, qui passe de 5 à 10,3 millions d'euros, soit 58% du montant du contrat. Le reste est financé par les collectivités locales et par les entreprises.

Poursuivre sur la lancée

Après avoir enrayé la sur-pollution de l'Arve, l'Agence de l'eau passe donc à la deuxième étape, à savoir la lutte contre les micropolluants, illustre Martin Guespereau, le directeur général de l'Agence de l'eau Rhône-Méditerranée-Corse. « Ce que nous faisons ici est un prototype dans la lutte contre les micropolluants », a-t-il indiqué.

Il s'agit du même objectif que celui visé par le projet SIPIBEL-RILACT (Risques et leviers d'actions relatifs aux rejets de médicaments) de Bellecombe en Haute Savoie, qui vise à évaluer la dangerosité des micropolluants rejetés par le centre hospitalier Alpes-Léman.

Périmètre triplé

Le périmètre du contrat Arve pure est également élargi puisque les aides seront accessibles sur le territoire de 106 communes du bassin versant de l'Arve, soit presque trois fois plus qu'avant (36 communes dans le contrat Arve pure 2012). « Notre démarche vise à englober l'ensemble du bassin versant, car il faut tout faire à la fois pour que la rivière aille bien », explique Martin Guespereau.

Le nouveau contrat s'adresse désormais aussi aux collectivités locales, pour les aider à diminuer leurs rejets de micropolluants. « Cela peut être le cas de communes qui pourraient limiter l'utilisation de pesticides », explique Martin Guespereau.

Jusqu'à 60% d'aide financière

Les trois quarts de l'aide continueront de viser les entreprises. Mais à présent, toutes les entreprises seront concernées, y compris les artisans. Concrètement, des chargés de mission iront frapper à la porte des commerces, comme les salons de coiffure et les nettoyeurs à sec, deux activités qui sont de grandes utilisatrices de produits susceptibles de polluer.

Les artisans pourront bénéficier d'une aide pouvant se monter jusqu'à 60% de leurs investissements, contrairement aux PME dont l'aide ne peut pas dépasser 40%.

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