Coworking : le géant Nextdoor débarque à Lyon

Nextdoor, filiale de Bouygues Immobilier, ouvrira un espace de coworking d'environ 5 000 m², dans le quartier de La Part Dieu. Une entrée significative sur le marché lyonnais - après son échec sur le lieu totem French Tech - qui semble être bien accueillie par les pionniers locaux de ces espaces partagés, estimant que l'offre de cet acteur national est davantage tournée vers les PME ou les grands groupes.
Image d'illustration, NextDoor

C'est un nouvel acteur - et non pas des moindres - qui vient compléter l'offre déjà dense de coworking dans l'agglomération lyonnaise. Nextdoor, filiale du groupe Bouygues Immobilier, qui gère plus de 16 000 m² d'espaces partagés en région parisienne, ouvrira pour la première fois des locaux hors de son territoire de prédilection, à Lyon, le 1er septembre prochain. Quelque 400 postes en bureaux dédiés, ainsi que plusieurs dizaines de postes de coworkeurs nomades et 10 salles et espaces de réunion thématisés seront ainsi proposés dans le Silex 1, au cœur du quartier d'affaires de la Part Dieu, au 15 rue des Cuirassiers. Une localisation géographique intéressante, où le taux de vacance dans le tertiaire est ici inférieure à 5 %, ce qui suppose une forte demande.

Le nouvel espace devrait s'étendre, selon nos informations, sur quelque 5000 m². Une superficie en adéquation avec les autres projets de Nextdoor. Le spécialiste des espaces partagés, lancé il y a deux ans, dispose par exemple de 4 200 m² à La Défense, 4 300 m² à proximité de Gare de Lyon, et 6 000 m² à Neuilly-sur-Seine. Le montant de l'investissement lyonnais - le 6e espace de l'entreprise dans l'Hexagone - n'a pour le moment pas été communiqué.

Soutenir la performance économique le bien-être

"La philosophie de Nextdoor est de proposer des espaces de vie au service de la performance économique et de la l'épanouissement personnel", détaille Marine Bonnell, community builder, et chef de projet à Lyon. Le modèle défendu par Nextdoor se base sur une offre large, s'adressant aussi bien aux travailleurs indépendants qu'aux startups, TPE, mais aussi et surtout aux PME et grands comptes souhaitant faire travailler plusieurs dizaines de leurs salariés en mode projet. Le prix des prestations variera donc en fonction du service. Comptez 460 euros mensuels pour un poste dans un bureau dédié, et 240 euros pour un poste de coworkers nomade. Le pass, qui permet d'accéder à l'ensemble des espaces nationaux, est facturé 60 euros par an. Comptez ensuite 22 euros HT la journée de coworking au sein du site lyonnais, qui sera ouvert 24h/24 et 7j/7.

Lire aussi : Les cinq défis du coworking

Si l'entreprise met en avant les notions de "bienveillance", de "flexibilité" et de "créativité" au sein de ses structures, accompagnant ainsi les évolutions du travail, Nextdoor mise également sur la notion de communauté pour attirer des clients. Plusieurs événements seront régulièrement organisés afin de fédérer cette communauté. Un café - coworking, d'une capacité de 80 places et attenant au lieu principal, sera également créé.

"Nextdoor veut s'intégrer à l'écosystème lyonnais"

Du côté des pionniers lyonnais du coworking, cette arrivée est plutôt perçue positivement, alors que la majorité des structures ont dû mal à trouver leur rentabilité. "Il y a de la place pour tout le monde. Dans l'agglomération, nous sommes davantage dans une logique de co-construction que de concurrence", assure Stéphanie Torrilhon, animatrice du coworking Melchior, à Charly, dans l'agglomération lyonnaise. "Nous voulons nous intégrer à un écosystème existant. C'est à ce titre que nous multiplions les rencontres avec les acteurs du territoire", assure Marine Bonnell. L'entreprise, au-delà des acteurs établis du coworking, s'affiche notamment avec le Clust'R Numérique.

Michael Schwartz, co-fondateur de La Cordée, estime de son côté :

"Le modèle de Nextdoor est complémentaire de l'offre actuellement disponible à Lyon. Il vise principalement certains clients - des grands comptes - pouvant prendre 20 à 50 postes pour travailler en mode projets dans des espaces réservés, quand la philosophie de La Cordée réfute tous espaces clos", illustre-t-il, estimant que des coworkers du territoire pourront passer d'une structure à l'autre en fonction de leur évolution professionnelle et/ou leur stratégie d'entreprise.

Un son de cloche partagé en partie par Philippe Dorier, fondateur du Webup|Space. "C'est positif dans la mesure où leur arrivée apporte des m² aux entrepreneurs. Après, je considère le projet Nextdoor comme différent du nôtre, où il est plus simple de créer du lien car nos 40 locataires se connaissent. Ce projet me fait davantage penser à une usine moderne ou à un centre d'affaires modernisé", estime M. Dorier.

"Oui, c'est un acteur qui vient du monde de l'immobilier, mais il semble tout de même s'inscrire dans la philosophie du coworking - même si ce terme est aujourd'hui parfois galvaudé, tempère Michael Schwartz. Mais comme on dit à Lyon, on jugera sur pièce". Pour la petite histoire, Nextdoor s'était un temps positionné sur la gestion du lieu totem de la Halle Girard French Tech, sans que cette candidature ne retienne l'attention des décideurs. Ces derniers ont préféré des acteurs locaux, mais étaient aussi méfiants face au modèle d'immobilier d'entreprise pour un projet dont le but est de fédérer un écosystème innovant. Cette fois-ci, la percée de Nextdoor à Lyon est actée.

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