Le 7 avril dernier, une centaine de personnes s'était rassemblée sur le campus de l'Université Jean Moulin. A cette heure-là, la plupart des étudiants avaient déjà quitté les locaux de la faculté. Mais d'autres s'étaient glissés parmi les participants du second Lab inter-génération organisé par la Fondation Humaninnov pour l'innovation sociale.
Intelligence collective
Une rencontre basée sur l'intelligence collective, autrement dit sur "le partage d'expériences entre des personnes qui viennent d'horizons différents", comme la définit Yannick Jarlaud, coordinateur du Lab et directeur commercial et marketing chez Ayming. Patricia Ardillier, présidente fondatrice d'Humaninnov, complète :
"L'intelligence collective devient une nouvelle façon de faire : plutôt que de proposer des innovations, nous allons repérer les expériences d'entreprises qui fonctionnent réellement. Plutôt que de se dire que rien ne va plus, nous souhaitons plutôt faire émerger ce qui va bien."
D'où l'idée de ces Lab où jeunes, personnes plus âgées, entrepreneurs, chômeurs ou institutionnels se côtoient au cours d'une soirée pour faire émerger des concepts d'innovation sociale. Ce soir d'avril, il s'agissait de penser l'adaptabilité dans le recrutement.
Think and do tank
Les projets qui émergent de ces rencontres n'ont pas pour visée de rester sur les tablettes ou feuilles de papier. D'ailleurs, ils sont pitchés devant un jury, raconte Patricia Ardillier : "comme pour une startup vous allez vendre votre projet".
La dernière innovation retenue est le principe d'une "chasse au trésor" lors de l'entretien de recrutement. L'idée est que les postulants partent à la rencontre des différents services de l'entreprise à laquelle ils postulent. Cette chasse au trésor permet d'évaluer leur capacité à trouver des informations dans l'entreprise, à percevoir les codes de l'entreprise et à s'y adapter.
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Le but étant que ces procédés soient ensuite intégrés au sein des entreprises classiques. "Avant d'être une fondation, nous sommes un think and do tank", illustre Yannick Jarlaud.
"Ces Lab doivent donner ensuite envie aux entreprises d'appliquer les solutions qui émergent", continue Patricia Ardillier.
EDF ou Lafarge se sont déjà montrés intéressés pour appliquer un des concepts développés lors de ce dernier Lab.
Du mécénat à l'autofinancement
Pour l'heure, ces laboratoires d'innovation sociale sont financés via la fondation Humaninnov mais aussi par des entreprises "qui nous ont suivies comme Casino ou Adecco", indique Patricia Ardillier.
La Direccte propose également une aide financière. Mais "si nous sommes partis avec du mécénat, à terme nous voudrions être en capacité d'autofinancement, en proposant par exemple des formations et pourquoi pas des prestations", avance la présidente.
Toujours dans cette logique de réflexion autour des grands enjeux de l'entreprise, le prochain Lab qui devrait se tenir à l'automne à Lyon puis à Paris traitera du mieux vivre en entreprise.
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