En 2011, "trois copains sortis de Grenoble École de Management" lançaient Wizbii, un réseau social pour les étudiants ou jeunes diplômés qui souhaitent créer leur entreprise. Du moins, telle était l'idée de base : "À l'origine, la plateforme ne traitait pas d'emploi mais d'entrepreneuriat", se souvient Benjamin Ducousso, un des trois cofondateurs de la startup grenobloise, avec Romain Gentil et Émeric Wasson.

L'objectif étant de faire se rencontrer des jeunes venus d'horizons différents, avec des profils complémentaires pour qu'ils puissent monter un projet ensemble. "À ce jour, 1 500 projets ont déjà vu le jour", précise l'ancien étudiant de GEM.

Mais peu à peu, ils se rendent compte que la problématique de la recherche d'emploi doit elle aussi être intégrée à leur plateforme. Si bien que désormais les entreprises sont elles aussi invitées à poster leurs offres. Elles peuvent également "chasser" les candidats inscrits sur Wizbii.

"Devenir la plateforme de référence en Europe"

Cinq ans plus tard, les chiffres sont là : Wizbii compte 500 000 utilisateurs, 10 000 emplois ont déjà été pourvus et 4 000 entreprises sont inscrites. Parmi les entreprises clientes, Décathlon, Thalès, le Crédit Agricole. Si bien que la jeune pousse rêve aujourd'hui d'international. "Nous avons commencé en France mais dans notre tête, nous avons toujours eu cette volonté."

Depuis le début de l'année 2016, le réseau social s'est donc exporté au Royaume-Uni, en Espagne, en Allemagne et en Italie.

"Au Royaume-Uni et en Espagne, nous connaissons une forte progression, avec respectivement 30 000 et 45 000 utilisateurs, ainsi que 250 et 300 entreprises adhérentes. Nous avons pour ambition de devenir la plateforme de référence en Europe."

Le choix de ces pays n'est pas anodin : "En Espagne, le chômage est fort. Au Royaume-Uni, il est faible, mais la rotation des emplois est élevée", souligne le président cofondateur.

L'équilibre en 2017

Une expansion qui s'accompagne également d'embauches : de 35 collaborateurs, Wizbii devrait passer à 90 en deux ans.

En France, l'équipe de commerciaux sera surtout renforcée. Car si "tout est gratuit" pour les jeunes et les entreprises, le business model de Wizbii se base sur la commercialisation d'annonces et de campagnes publicitaires de marques employeurs auprès des entreprises.

Autre objectif de l'année 2016, "proposer davantage de services aux jeunes", explique Benjamin Ducousso.

La startup, qui a déjà réalisé trois levées de fonds depuis son lancement, en boucle actuellement une quatrième. S'il ne préfère pas divulguer le chiffre d'affaires, Benjamin Ducousso affirme que celui-ci est "multiplié par deux chaque année". Ils espèrent ainsi atteindre l'équilibre en 2017.