Big Booster revoit entièrement sa copie

Après avoir connu une forte crise interne au cours de sa troisième année, le programme international d'accélération de startups repense totalement son modèle. Une réunion, prévue lundi prochain, doit valider les nouvelles orientations. Parmi lesquelles le recentrage de Big Booster sur l'axe Lyon-Boston, la création d'une fondation ou bien encore l'appel à un opérateur extérieur pour piloter le dispositif.
(Crédits : DR)

Big Booster va tout changer, ou presque. Les partenaires du programme international d'accélération de startups, porté par la Fondation pour l'Université de Lyon, doivent se retrouver lundi prochain pour valider les nouvelles orientations du dispositif. Et, d'après nos informations, ce n'est rien de moins qu'un changement radical du modèle de Big Booster qui doit être entériné.

Une remise à plat nécessaire alors que le dispositif a connu une troisième année marquée par d'importantes turbulences internes, qui se sont soldées par le départ de son directeur, Didier Hoch.

"Le programme est un peu parti dans tous les sens au cours de la saison 3, ce qui a eu pour effet de perturber de nombreux partenaires historiques et de faire imploser l'équipe en interne", rapporte un proche du dossier.

Un développement tous azimuts symbolisé par le déploiement de Big Booster en Chine, jugé trop rapide par plusieurs partenaires.

"La Chine est un grand marché avec de nombreuses opportunités, mais il reste très compliqué à appréhender pour les entreprises, surtout lorsqu'elles sont jeunes. Cette volonté d'étendre la surface géographique de Big Booster a dilué l'efficacité et la lisibilité du programme", juge ainsi Karine Dognin-Sauze, la vice-présidente de la Métropole en charge du numérique.

Une stratégie qui a également eu, d'après nos informations, un impact sur les comptes du dispositif, obligeant la Fondation pour l'Université de Lyon à "éponger des pertes".

Recentrage sur l'axe Lyon-Boston

La nouvelle mouture de Big Booster, actuellement en discussion, prévoit donc un "retour aux fondamentaux", ce qui veut dire un recentrage de l'action sur l'axe Lyon-Boston à l'origine du dispositif construit en partenariat avec Mass Challenge, le plus gros accélérateur de startups au monde.

Lire aussi : Big Booster : vers l'Asie et au-delà

Un virage à 180 degrés, alors que d'autres développements, notamment en Afrique, étaient déjà dans les tuyaux.

"L'axe Lyon-Boston pourrait éventuellement s'élargir à Montréal car il y a une réelle pertinence, mais l'approche internationale va être totalement redéfinie", précise un partenaire.

Une réorientation stratégique qui va s'accompagner par un profond remodelage du programme. A commencer par un changement de statuts : actuellement hébergé par la Fondation pour l'Université de Lyon, Big Booster devrait être prochainement porté par sa propre fondation avec une gouvernance dédiée. Elle doit être créée en mars prochain.

Autre évolution majeure, la Fondation pour l'Université de Lyon est également à la recherche d'un opérateur extérieur - dont le cahier des charges est en cours d'élaboration - pour prendre en main le pilotage le dispositif.

Un dispositif "utile"

Une façon de permettre à Big Booster de "reprendre son envol" selon son nouveau directeur, Christophe Dercamp.

"Big Booster est en train de se transformer. Avec l'ensemble des partenaires, nous nous sommes posés la question, l'été dernier, de la pertinence du programme. Nous sommes arrivés à la conclusion que ce dispositif, qui est reconnu à l'international, est utile à condition d'être simplifié pour mieux prendre en compte les intérêts des startups ", indique-t-il.

Virginie Delplanque, la déléguée générale de Lyon French Tech, abonde :

"Big Booster est devenu, en trois ans, un programme emblématique qui a su greffer autour de lui une multitude d'acteurs. Peu importe les complexités rencontrées, je crois à ce dispositif."

Vers des entreprises plus matures ?

Plusieurs points de la transformation de Big Booster doivent encore être tranchés. Dont celui du profil des entreprises qui intègrent le programme. Positionné jusqu'à présent sur les startups early stage, le dispositif pourrait désormais cibler des scale-up, plus matures. Autre piste de réflexion : le retour à un programme en année calendaire de janvier à janvier, et non plus de septembre à septembre.

Toujours d'après nos informations, Big Booster bénéficie toujours du soutien de ses partenaires historiques publics et privés. A l'exception de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, qui pourrait officialiser prochainement la réorientation de ses subventions vers d'autres dispositifs.

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