French Tech : "Les nouveaux critères sont bénéfiques pour le territoire" (Renaud Sornin)

Président de la Lyon French Tech, l'entrepreneur Renaud Sornin réagit à l'annonce de la réorientation de la mission French Tech, qui entre dans une seconde phase. Il estime bénéfique par le territoire la suppression du label des Métropoles au profit de nouvelles Capitales, ainsi que la réorientation de l'action sur les entreprises en hyper-croissance. Il se dit également favorable à un changement de nom de la Lyon French Tech.
(Crédits : DR)

Le secrétaire d'Etat au Numérique, Mounir Mahjoubi, vient de détailler les nouvelles orientations stratégiques de la Mission French Tech avec notamment la suppression des treize Métropoles French Tech, remplacées dès le mois de novembre par des Capitales avec de nouveaux critères d'attribution. Comment accueillez-vous cette annonce ?

Renaud Sornin : J'en suis ravi car les entrepreneurs sont remis au cœur de la gouvernance du dispositif.

C'était déjà le cas à Lyon où Karine Dognin-Sauze (vice-présidente de la Métropole en charge du numérique, Ndlr) a initié le transfert du politique vers l'entrepreneuriat. Mais dans d'autres villes, la French Tech continuait à être portée par les collectivités.

Le principe de Capitale enracine cette mutation vers les entrepreneurs, et cela va changer la donne.

Ne craignez-vous pas que la disparition des Métropoles dénature l'obtention du label French Tech sur lequel le territoire lyonnais a beaucoup communiqué ?

Au contraire, les nouveaux critères amènent plus de sélectivité. Pour être une Capitale, il faut un lieu-totem, un certain nombre d'entreprises en hypercroissance... Jusqu'à maintenant, tout le monde était labellisé French Tech, ce qui faisait un peu perdre de sa crédibilité. De treize Métropoles, on devrait passer à moins d'une dizaine de Capitales.

Alors, cela ne fait pas plaisir aux "petits" territoires, mais en tant que grande ville, cela nous arrange.

D'autant que le concept de Capitale peut nous permettre d'inclure Saint-Etienne si son écosystème le souhaite. Il n'y a pas de décisions prises, mais nous avons des contacts.

L'autre grand changement est le repositionnement de la mission French Tech sur les scale-up en hyper-croissance et non plus sur l'amorçage de startup. C'est une bonne chose au regard de l'écosystème lyonnais ?

Oui, car je considère que Lyon n'est pas assez dynamique sur les scale-up. Et je me pose humblement la question : A-t-on vraiment plus d'entreprises en hyper-croissance que les autres territoires ?

Je constate, par exemple, que Montpellier a décroché autant de Pass French Tech (un programme d'accompagnement national, Ndlr) que nous...

Donc ces annonces vont nous permettre de progresser et de faire en sorte qu'il y ait plus de scale-up sur le territoire lyonnais.

Avec la mutation d'une Métropole en une Capitale de la French Tech, la Lyon French Tech va-t-elle garder le même nom ?

Rien n'est encore décidé. Il est possible qu'un schéma soit imposé au niveau national pour une dénomination autour d'un même modèle. Par exemple, ce pourrait être Frech Tech in Lyon, French Tech in Montpellier... Mais je répète que rien n'est écrit.

Aujourd'hui, il n'y a pas d'unité (Nantes Tech, LORnTech, Aix-Marseille French Tech... Ndlr) et, cela n'engage que moi, mais, en tant qu'entrepreneur lyonnais, j'aspire que le nom du label soit imposé.

Car avant d'être lyonnaises, nos entreprises sont françaises dans la conquête de l'international. Alors, plutôt que de mettre un lion (Lyon), un cœur (Lille) ou une éléphant (Nantes) qui ne parlent à personne dans nos logos, autant se regrouper derrière le coq qui figure sur le logo national.

On est toujours plus forts quand on fait partie d'un tout, surtout à 5 000 km d'ici. Il faut que les Capitales soient unies, ça n'a pas de sens et c'est contre-productif d'être chacun dans son coin comme lors du dernier CES de Las Vegas...

Lors de votre intronisation à la présidence, en mai dernier, vous faisiez le constat que la French Tech était "visible mais pas lisible". Selon vous, la deuxième version du dispositif va-t-elle aider à corriger cela ?

Pour moi, c'est mission réussie. Après avoir créé une communauté d'entrepreneurs, l'objectif est maintenant de faire émerger des scaleups pour qu'elles deviennent des championnes dans leurs domaines en Europe et dans le monde. "Ensemble" et "scale-up", c'est lisible.

Lire aussi : Les ambitions de Renaud Sornin pour la French Tech lyonnaise

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