MassChallenge s'installe à Genève, un écueil pour Lyon ?

Le MassChallenge poursuit sa stratégie d'implantation en créant un nouveau hub à Genève. Alors que le plus grand incubateur de startups au monde est un partenaire central de Big Booster, cette structure voisine pourrait-elle faire de l'ombre au programme lyonnais ?

Dans les locaux du géant pharmaceutique Ipsen, à Cambridge (États-Unis), une drôle de messe se trame. Bière à la main et sandwich raffiné sur le pouce, startups à fort potentiel et grands comptes se croisent.

Le tout Boston de l'innovation s'est pressé pour la présentation du programme 2016 du MassChallenge, le plus important accélérateur de startups au monde, avec 1,6 milliard de dollars levés et 6 500 emplois crées.

Et parmi les nouveautés, l'une d'entre elles risque de questionner la relation entre la structure américaine et la métropole de Lyon, partenaires depuis août 2015 à travers le programme Big Booster. L'objet ? L'implantation d'un hub à Genève, sous la bannière MassChallenge, fruit de la stratégie d'essaimage de la firme "non profit" du Massachusetts.

Dynamisme Suisse

Après Boston, Londres, Tel-Aviv, et Mexico cette année, la structure a officiellement lancé son appel à candidatures pour son antenne des bords du lac Léman. Cette implantation résulte de la richesse de l'écosystème suisse, comme l'explique Mike Larhette, président du MC à Acteurs de l'économie-La Tribune :

"Dans notre stratégie d'extension (au moins dix villes en cinq ans, NDLR), il s'agit de cibler les écosystèmes à fort potentiel. La Suisse s'inscrit parfaitement dans cette vision. Genève est un point critique de la stratégie européenne. C'est une région à succès dans le domaine des sciences de la vie, de la technologie, et particulièrement celle financière. Il y avait un écosystème affirmé que nous comprenions et qui pouvait ainsi être soutenu."

Pour rappel, la Suisse est l'un des pays le plus innovants au monde. Elle occupe par exemple la première place dans le Global Innovation Index (GII) pour la quatrième année consécutive.

masschallenge

Force de financements

Au-delà de ce potentiel, les moyens financiers des acteurs locaux sont également l'une des raisons de cette arrivée en terre helvète.

"L'accès au financement est très important", souligne le président du MassChallenge.

Ainsi, la firme américaine s'appuiera sur quatre partenaires fondateurs pour son financement : Bühler Groupe, déjà sponsor de diamant de MassChallenge à Boston, Nestlé, la fondation Inartis et le Swiss Economic Forum.

Dès lors, cette implantation peut-elle se poser en concurrence avec l'écosystème lyonnais, alors que MassChallenge avait tenté une incursion sur le sol rhodanien, finalement transformée en partenariat sur le programme Big Booster ?

Lire aussi : Big Booster : les dessous des négociations transatlantiques

Coopération ou compétition ?

Le patron du MassChallenge défend une stratégie de coopération entre les différents centres :

"Nous fondons des plateformes ouvertes et collaboratives, "non profit" et charitables. Je ne suis ni Suisse ni Français ni Allemand. Je tente de construire un accès aux plateformes le plus large possible, afin de permettre aux entrepreneurs de créer, plaçant ainsi l'esprit de compétition entre les territoires à un second plan. Nous voulons pousser les pays à travailler ensemble."

Ce discours peut-il être entendu par la métropole de Lyon ? L'exécutif se veut rassurant :

"Nous étions au courant des discussions entre le MassChallenge et la Suisse pour une implantation, détaille Karine Dognin-Sauze, vice-présidente en charge de l'Innovation. Lyon et Genève n'ont pas leurs regards tournés vers le même horizon. Je pense au contraire que cette implantation peut être stimulante, et affirme la place importante de l'axe franco-suisse."

Pourtant, au sein de la délégation lyonnaise présente à Boston, si l'inquiétude n'est pas visible, la vigilance est de mise.

"C'est une sorte de concurrence, mais il faudra aussi s'adapter en deuxième rideau, afin de capter ces entreprises à la sortie de leur accélération et ainsi leur proposer une offre de services suffisamment élevés pour les attirer. C'est un nouveau challenge."

Cette "épine" suisse intervient alors que les deux parties entament la renégociation de leur partenariat portant sur le Big Booster.

"Cela constituera un point de discussion. Il s'agit surtout de connaître le plan d'action du programme 2016 et du rôle des nouvelles implantations", explique Karine Dogin Sauze.

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Commentaires 2
à écrit le 12/02/2016 à 14:40
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le titre est un parfait exemple d'un néoplasme La réponse est qu'à Genève la durée de travail est de 45h et non de 35h avec des rtt à tout va ha ha ha

à écrit le 12/02/2016 à 7:33
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La création d'une start-up ne se décrète pas par des fonctionnaires de l’État.L’État doit créer des conditions cadres (École, universités, fiscalité, collaboration avec les entreprises dans la recherche etc.) et avec le temps les start-up se créent t...

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