Pour sa 5e édition, Big Booster mise sur l'export, malgré la crise sanitaire

Le programme-tremplin à l’international lyonnais Big Booster, initialement dédié aux jeunes pousses, ouvre sa cinquième édition aux petites et moyennes entreprises (PME). Bien que sa présidente, Karine Dognin-Sauze, reconnaisse que les exportations seront très certainement freinées par la crise, elle rappelle que l’international demeure un levier de croissance clé pour les entreprises du territoire.
La présidente de la fondation Big Booster, Karine Dognin-Sauze, dispose également d'une solide expérience en politique en tant qu'ex-vice-présidente en charge de l’innovation de la métropole de Lyon, et également ancienne adjointe à la Ville de Lyon en charge des relations internationales.
La présidente de la fondation Big Booster, Karine Dognin-Sauze, dispose également d'une solide expérience en politique en tant qu'ex-vice-présidente en charge de l’innovation de la métropole de Lyon, et également ancienne adjointe à la Ville de Lyon en charge des relations internationales. (Crédits : DR)

Créé il y a cinq ans, Big Booster est un programme lyonnais d'accompagnement aux jeunes entreprises, qui vise à les aider à se développer à l'international. "Dans les fondamentaux de Big Booster, il y a l'idée qu'une entreprise en création, et de surcroît innovante, dépend d'un environnement pour s'épanouir", explique Karine Dognin-Sauze, présidente de la Fondation Big Booster et ex-vice-présidente en charge de l'innovation à la métropole de Lyon. Avec également, une autre idée : de faire de l'international un vecteur de croissance pour le business des entreprises, et ce, rapidement après leur création.

Le programme, désormais passé sous l'égide d'une fondation hébergée par la Fondation pour l'Université de Lyon, s'appuie notamment sur un partenariat avec la ville de Boston. Un territoire qui avait, lors de la genèse du projet, plusieurs points communs avec la région lyonnaise. A commencer par une taille équivalente, une place importante dans le domaine de la santé et du numérique, ainsi que des acteurs lyonnais déjà implantés sur place. "Nous avons gardé ce partenariat avec Boston de saison en saison, tout en s'interrogeant sur d'autres places innovantes", indique Karine Dognin-Sauze.

Des initiatives qui n'ont pas toujours été couronnées de succès, comme en témoignent des incursions non concluantes en Chine. "Nous nous sommes rendus compte, lors de la saison 3, qu'il était compliqué d'envoyer des entreprises à ce stade de développement, vers un territoire aussi complexe. Mais nous avons d'autres cartes à jouer, comme la ville de Montréal", reprend-t-elle.

Plus de 300 entreprises accompagnées

Car les chiffres sont là pour mesurer l'écart qui demeure à combler : "40 % des entreprises françaises qui vont à l'international n'y retournent pas l'année suivante. Et parmi les entreprises de petite taille, seulement 11 % vont à l'international", relève-t-elle.

Depuis 2015, Big Booster a donc accompagné plus de 300 entreprises, qui sont parvenues à lever un peu plus de 100 millions d'euros au total. "50 % de ces sociétés proviennent de l'étranger et plus de 30 nationalités sont représentées au sein de nos différents programmes", détaille Karine Dognin-Sauze. Au fil des éditions, un réseau rassemblant désormais 200 mentors a été mobilisé, tandis que 450 emplois ont pu être créés.

A tel point que ce programme contribue régulièrement à l'implantation d'entreprises à Lyon, entre deux et trois chaque année.

La crise sanitaire, marqueur d'une évolution

Cette année, crise sanitaire oblige, l'organisation a dû revoir son programme. Alors que jusqu'à présent, Big Booster recevait 400 à 500 candidatures par année, pour une cinquantaine de dossiers sélectionnés qui participaient à un Boot camp de cinq jours à Lyon, et à un autre à Boston, le choix a été tout autre en 2020. "Nous avons opté pour une partie en présentiel à Lyon et en partie à distance, tandis que l'autre phase du programme s'intéressera à l'international, mais à distance". Et d'ajouter : "Si c'est possible, nous enverrons des entreprises à l'étranger", espère-t-elle.

Pour autant, elle reconnaît que la crise sanitaire "a clairement des impacts sur les exportations des entreprises françaises et continuera à en avoir à court et moyen terme". Un récent sondage réalisé par la TeamFranceExport démontre d'ailleurs que 45 % des sociétés exportatrices auraient stoppé net leurs activités vers l'étranger, tandis que l'Organisation mondiale du commerce (OMC) prévoit une chute historique du commerce mondial comprise entre 13% et 32% en 2020.

Alors que la France compte environ 200.000 PME exportatrices chaque année, "augmenter ce chiffre demeure un enjeu national, avec, au minimum, l'ambition de le maintenir à ce niveau", annonce Karine Dognin-Sauze. Avec, comme principal frein, le manque de visibilité rencontré sur la période actuelle. C'est pourquoi Big Booster travaillera, en parallèle, à mettre en place une offre pour se développer sur des marchés de proximité, notamment européens, en partenariat avec la Métropole de Lyon.

L'international demeure un levier de croissance

Pour autant, la présidente de la fondation Big Booster en est persuadée : "L'international reste un levier de croissance et de résilience, lorsqu'une entreprise se diversifie notamment sur plusieurs marchés géographiques. De plus, certaines d'entre elles naissent mondiales de par leur activité, comme ces entreprises technologiques pour lesquelles le marché est nécessairement international".

Pour répondre au mieux aux besoins des startups et PME, Big Booster a donc adapté son programme en vue de proposer des ateliers sur les outils pour exporter, même en temps de crise. "De plus, nous allons encore plus concentrer notre action sur les mises en relations qualifiés pour générer des partenariats, notamment business, entre donneurs d'ordres et Start-up/PME", indique Karine Dognin-Sauze.

Parmi les autres éléments qui évoluent cette année, le programme va également s'ouvrir aux PME et cibler davantage les entreprises innovantes, qui proposent elles-mêmes des solutions "à impact" sur le plan sanitaire, environnemental, industriel, mais aussi social. Les entreprises ont jusqu'au 20 septembre pour déposer leur candidature.

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