Le Permis Libre peut continuer à rouler

Le procureur de la République de Lyon a classé sans suite, début avril, les faits de « travail dissimulé » dénoncés par la préfecture du Rhône. galement ciblée par les syndicats d'auto-écoles, la plateforme en ligne lyonnaise entend désormais accélérer son développement.
(Crédits : Laurent Cerino / ADE)

Lucas Tournel et Romain Durand, les deux cofondateurs du Permis Libre, ont poussé un grand ouf de soulagement. Le procureur de la République de Lyon a classé sans suite le dossier de l'auto-école en ligne lyonnaise suspectée de travail dissimulé par la préfecture du Rhône, qui avait ordonné une fermeture administrative de trois mois, jamais appliquée. La fin d'un feuilleton à rebondissements de près de deux ans avec, pour thème central, la nature des relations entre les plateformes en ligne et les enseignants de conduite indépendants.

Et, plus particulièrement, la question de savoir s'il existe un lien de subordination, comme évoqué par la Préfecture, auquel cas les plateformes feraient appel à de « faux » indépendants, d'où l'accusation de travail dissimulé.

"Pour le parquet de Lyon, il apparaît que la Loi Macron a posé le cadre juridique permettant aux entreprises comme Le Permis Libre d'exercer leur activité de plateforme d'intermédiation entre moniteurs d'auto-écoles et élèves, rapporte Lucas Tournel. Nous ne sommes pas étonnés de cette décision. Nous répétons depuis deux ans que l'on n'a jamais fait de travail illégal."

Également ciblé par les organisations professionnelles d'auto-écoles qui ont déjà manifesté devant les locaux de la startup, dans le 9e arrondissement de Lyon, le cofondateur du Permis Libre reste droit dans ses bottes :

"C'est presque gratifiant de voir que des gens manifestent contre Le Permis Libre. Nous sommes encore une entreprise jeune. Les auto-écoles ne veulent pas que l'on soit là, mais nous, on continue d'avancer. Nous l'avons bien vu avec les taxis, ça a été compliqué au début pour les plateformes comme Uber, et il n'y a plus de problème aujourd'hui."

Fondée en 2015, sa plateforme, qui emploie 16 collaborateurs, ne divulgue pas son chiffre d'affaires, mais revendique néanmoins 2000 nouveaux candidats au permis de conduire inscrits par mois, pour un vivier de 50000 candidats en formation (70 % pour le code, 30 % pour la conduite) dans 130 villes en France. Le Permis Libre, challenger avec En Voiture Simone du leader du marché des auto-écoles en ligne Ornikar, entend désormais reprendre sa marche en avant.

"Il nous reste de nombreuses villes en France à développer. Mais nous sommes en avance sur les prévisions de notre plan de développement. Et, après une belle année 2018, l'exercice 2019 débute encore mieux", annonce Lucas Tournel.

Revigorés, les fondateurs du Permis Libre s'autorisent même quelques conseils à destination des auto-écoles classiques : "La réduction du coût du permis de conduire repose avant tout sur l'évolution des modèles économiques des auto-écoles, plus que sur la baisse des charges", jugent-ils. Pas sûr que les auto-écoles abondent dans ce sens.

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