MIA, la navette autonome mise à l'épreuve du réel

Une navette électrique autonome va desservir, à partir de janvier prochain, la zone d'activité des Gaulnes dans l'Est lyonnais. Une première française qui a pour objectif de prouver l'intérêt de ce mode de transport.
(Crédits : DR)

A partir de janvier prochain, les 1 500 employés de la ZAC des Gaulnes de Meyzieu-Jonage auront à disposition une navette électrique autonome pour rejoindre leurs bureaux depuis la gare TCL de Meyzieu.

Nommée MIA, cette navette électrique sans chauffeur de 15 places (gratuite) va parcourir un trajet de 1,2 km ponctué de six arrêts sur "route ouverte", au coeur de la circulation, là où les autres expérimentations - à l'image de celle menée à la Confluence - se déroulent sur des sites propres.

Bordée de technologie (GPS, caméras, cartographie 3D...), elle va notamment traverser deux carrefours sur son chemin, et interagir avec les feux de circulation. Une première en France dans cette configuration, dont l'expérimentation doit durer deux ans.

"Avec ce projet, nous passons d'une phase de test à un véritable cas d'usage. Le véhicule autonome n'est pas un gadget mais répond à la problématique du dernier kilomètre des transports publics. L'objectif est de démontrer que ce service fonctionne et qu'il présente un véritable intérêt pour les utilisateurs", souligne Aurélien Berthelet, le directeur général du groupe Berthelet, l'opérateur de la navette.

Une expérimentation à 480 000 euros

Développé depuis 2016, le projet MIA se présente comme une solution 100% lyonnaise. Initié par le groupe Eiffage qui cherchait un moyen de transport pour ses collaborateurs implantés dans la ZAC des Gaulnes, le groupement public-privé rassemble également la Métropole de Lyon, la SERL et le Sytral autour de la navette autonome développée par le constructeur Navya.

Outre 180 000 euros financés par la Métropole pour aménager la voirie, le coût d'exploitation pour la durée de l'expérimentation est estimé à 480 000 euros.

"Il s'agit d'un service public piloté par des acteurs privés. MIA bénéficie aussi du soutien actif de RTE et Veolia qui sont concernés comme Eiffage Energie Systèmes par la problématique du premier et du dernier kilomètre sur la ZAC. A terme, une quinzaine d'entreprises pourrait profiter de cette navette", avance Olivier Malaval, le directeur régional d'Eiffage Energie Systèmes.

Pas d'objectif de fréquentation

Considérée comme un moyen de renforcer l'attractivité de la ZAC des Gaulnes, la navette MIA, qui va circuler du lundi au dimanche, ne se donne pas d'objectif en terme de passagers/jours pour juger - ou non - de la réussite de l'expérimentation. La fréquence de rotation va d'ailleurs s'adapter à la demande et se caler sur les horaires de bureaux. Entre 40 et 50 allers-retours sont prévus par jour.

Et si la navette est capable de se gérer sans l'intervention humaine, un agent sera malgré tout à bord, conformément à la législation, pour prendre les commandes en cas de besoin.

"Un soutien humain qui pourrait ensuite laisser place à un système de supervision à distance", expliquent les porteurs du projets.

"De nombreux autres usages"

Le test de la ZAC des Gaulnes n'est pas encore lancé, mais le consortium à l'origine du projet MIA pense déjà à d'autres expérimentations. Le groupement a notamment répondu à un appel à projet lancé par l'Ademe.

"Ce process est duplicable dans de nombreux autres usages qu'une zone d'activité : pour relier une gare à un site touristique, dans des campus universitaires, pour connecter des parkings à une zone commerciale..."

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Commentaire 1
à écrit le 28/11/2018 à 18:06
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Le même type de navette tourne actuellement sur Villeneuve d'Ascq (j'en ai dépassé une ce matin) donc pas vraiment une première... sauf sur la région...

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