Medtech : Dessintey prêt pour l'industrialisation

La start-up Medtech stéphanoise, Dessintey, entame son décollage. Elle vient d’obtenir le marquage CE de son dispositif de rééducation des membres supérieurs. Elle lance une levée de fonds d’un million d’euros pour renforcer sa R&D et déployer l’industrialisation.
(Crédits : DR)

150 000 nouveaux AVC par an en France... Le dispositif de rééducation des membres supérieurs mis au point par le chef du service rééducation adulte du CHU de Saint-Etienne, Pascal Giraux, semble avoir du potentiel.

A tel point que Dessintey, l'entreprise qu'il a cofondée l'été dernier avec le rééducateur Davy Luneau et l'ingénieur Nicolas Fournier, se lance dans une quête d'un million d'euros. La levée de fonds devrait être bouclée d'ici à la fin de l'année.

L'opération sera probablement largement facilitée par l'obtention toute récente du marquage CE. Cette certification va lui permettre d'équiper, dans les prochaines semaines, plusieurs centres médicaux en Ile-de-France, à Bordeaux, Angers, Saint-Nazaire et Saint-Etienne.

Thérapie miroir

L'IVS3, - c'est le nom du dispositif en question-, est basé sur la thérapie miroir.

"Il s'agit de leurrer le cerveau, de lui faire croire que le membre fonctionne afin de réactionner la commande centrale. Regarder un mouvement sollicite sensiblement les mêmes aires du cerveau que l'on réalise ce mouvement", explique Nicolas Fournier, CEO de Dessintey.

Concrètement, le membre valide est filmé en mouvement. Le logiciel de l'IVS3 projette une image inversée. Le cerveau du patient est leurré et pense voir s'animer le membre paralysé. "A raison de deux séances de 20 minutes par jour, la récupération est acquise en quatre à six semaines". Le dispositif est complété par un assistant logiciel. "Un algorithme basé sur 400 exercices propose au thérapeute les meilleurs exercices en fonction de son diagnostic".

Une idée de 20 ans

"L'idée de Pascal Giraux remonte au début des années 2000. Elle s'appuyait sur le fait que cette thérapie miroir était très exploitée dans la littérature médicale mais assez difficile à mettre en œuvre de façon pratique. Il a imaginé un premier système, il occupait entièrement une pièce de 20 m² au CHU!".

En 2014, un deuxième prototype, plus réduit, est développé avec Davy Luneau, alors en stage au sein de l'établissement hospitalier stéphanois. Les deux professionnels de santé ont dans les mains un bijou mais ne savent pas comment déployer leur outil.

L'arrivée il y a deux ans de Nicolas Fournier, aguerri aux fonctions opérationnelles (ex-responsable marketing et stratégie d'ADDEV, le groupe de Pascal Nadobny), fait décoller le projet.

En quelques mois, ils créent la start-up Dessintey, finalisent le dispositif et planifient l'industrialisation avec des entreprises locales. Les trois associés et leurs deux salariés sont installés dans 40m² à la pépinière de Métrotech à Saint-Etienne. Ils devaient pousser les murs pour atteindre 160m² dans les prochains jours. Un espace devenu indispensable pour procéder à l'assemblage de chacun des IVS3. La levée de fonds devrait permettre de recruter de nouveaux salariés pour la R&D, l'assemblage, la maintenance et la commercialisation.

A horizon de 5 ans, un chiffre d'affaires de 9 millions d'euros pour 35 salariés est envisagé.

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