C'est le nouveau bébé de Satab, fabricant altiligérien de textile étroit (CA non communiqué ; 300 salariés). Une innovation majeure protégée par quatre brevets mondiaux. L'équipe R&D, travaillait dessus depuis deux ans, le produit vient d'être lancé.

Il s'agit de "rubans 2.0", comme aime les qualifier Franck Ferrua, directeur marketing de l'entreprise. Le concept : une gamme de e-rubans conducteurs d'énergie et d'informations.

Rester leader

Les champs d'application sont larges : la mode pour de l'esthétique avec des rubans scintillants notamment, le sport (bandeaux anti-transpirants lumineux par exemple), la santé (capteurs de données physiologiques), le packaging (le ruban devient porteur de message), la maison, etc.

"La réflexion est née suite à plusieurs échanges avec des clients en recherche de solutions techniques de smart textile. Cela a été difficile de concilier le monde du beau et le monde de l'électronique, mais nous avons réussi !", avance Franck Ferrua, directeur marketing de l'entreprise.

Impossible de connaître les objectifs chiffrés de cette innovation, ni le montant de l'investissement consenti. Satab veut se prémunir à tout prix de la concurrence.

Tout juste saura-t-on qu'elle s'est dotée depuis quelques années d'un "Satab Lab", -une équipe de 30 personnes dédiée au marketing et à la R&D-, et que 10% de son outil de production sont utilisés pour le développement de nouveaux produits.

"C'est exceptionnel pour une entreprise textile. Nous sommes leader français et européen du textile étroit. Pour le rester, nous devons innover en permanence, prendre de l'avance sur nos concurrents. Les e-rubans représentent un vrai levier de croissance pour demain qui nous positionne encore plus fortement sur l'ensemble de nos marchés", poursuit-il.

Entre histoire et modernité

Fondée en 1905, Satab est toujours entre les mains de la famille Brunon. C'est aujourd'hui la quatrième génération qui en tient les rênes. Au fil des années, elle a élargi son champ d'action et réalise aujourd'hui 48% de son chiffre d'affaires dans la mode et 25% dans le packaging. Le reste est commercialisé sur les marchés de la décoration de la maison, de la mercerie, des loisirs créatifs, de l'industrie et de la santé.

Elle produit, chaque semaine, 5 millions de mètres de rubans grâce à ses 300 métiers dont 65 métiers traditionnels (le plus ancien date de 1974). Ce parc, nécessitant des savoirs-faires traditionnels transmis par les salariés en place aux jeunes générations, lui vaut le label Entreprise du Patrimoine Vivant.

"Nous avons deux mondes qui cohabitent au sein des 23 000m² de l'entreprise : les métiers anciens et les métiers à tisser ultramodernes. Je crois que c'est cette alliance qui permet à Satab de poursuivre son développement sur un secteur d'activité difficile".

Résultat de cette combinaison jouant sur les deux tableaux : "le chiffre d'affaires progresse, légèrement mais il progresse". De combien ? Evidemment, discrétion oblige, nous ne saurons pas. La stratégie semble néanmoins porter ses fruits.