Comment le cancéropole est parvenu à jeter des ponts entre chercheurs et entrepreneurs

En 15 ans, le CLARA a réussi à impulser une dynamique collaborative dans l'univers régional de la recherche contre le cancer. Pionnier du décloisonnement des organismes de recherche et d'enseignement supérieur et de la mobilisation de leurs acteurs autour de l'urgence nationale de santé que représente le cancer, le cancéropole a une nouvelle feuille de route jusqu'en 2022.
(Crédits : TNS SOFRES)

En opérant un petit retour sur le passé, l'usage est d'égrainer les chiffres. Ceux du Cancéropole Lyon Auvergne Rhône-Alpes interpellent.

Près de 22 000 publications issues des équipes de recherches régionales contre le cancer soit une hausse de 117 % en quinze ans pour se hisser à 22% des publications nationales. 260 brevets déposés, 216 projets accompagnés dont une cinquantaine visant le transfert de technologie avec un taux de transformation, autrement une preuve du concept de 30%.

Les données pourraient être multipliées à l'envi, mais au-delà des chiffres, les équipes du CLARA se distinguent surtout par leur capacité à fédérer les énergies au service de la lutte contre le cancer.

Décloisonner les équipes de chercheurs

En la matière, l'expérience des deux centres de recherche sur le cancer de Lyon et de Grenoble incarne le travail réalisé par le Clara pour créer du lien entre les équipes de chercheurs.

"L'émergence du cancéropole a été décisive pour décloisonner les équipes. Pour parvenir à valoriser les travaux des chercheurs, il est important d'interagir avec le privé, là encore le Clara a fait beaucoup pour mettre en relation nos chercheurs avec le privé", résume Alain Puisieux, à la tête du Centre de Recherche en Cancérologie de Lyon (CRCL)

Pierre Hainaut, qui pilote la chaire d'excellence en recherche translationnelle de Grenoble, abonde. "Le Clara impulse une grande cohérence entre les travaux que nous conduisons et ceux des chercheurs des autres centres régionaux", note-t-il.

Le travail du Clara permet aujourd'hui aux chercheurs et surtout à leurs travaux de bénéficier d'une forte lisibilité au plan régional, mais aussi à l'échelle internationale. Les publications scientifiques de plus en plus nombreuses en sont le témoignage.

Une action désormais visible pour les malades

Décisif pour faire avancer les traitements, les travaux des chercheurs doivent aussi et surtout être valorisés pour donner naissance à des solutions thérapeutiques. Et là encore, le Clara apporte sa pierre à l'édifice. D'une part en articulant ses dispositifs de financement avec d'autres aides régionales, nationales voire internationales, mais aussi en initiant des passerelles entre les équipes de recherches et les entreprises.

"Nous avons été accompagné par le Clara à travers le dispositif de preuve du concept permettant de financer des laboratoires de recherche académiques et d'autres structures de recherche en partenariat avec des industriels. Nous avons pu ainsi développer un prototype de traitement par ultrasons de la métastase du cancer du foie", témoigne Emmanuel Blanc, directeur scientifique de EDAP TMS, constructeur d'équipements médicaux reposant sur l'utilisation d'ultra-sons.

Une expérience aujourd'hui partagée par de nombreux industriels.

"Nous mesurons aujourd'hui le bénéfice de nos travaux pour les patients et le territoire, puisque les premiers produits arrivent sur le marché. Nous avons actuellement 10 essais cliniques en cours, 4 produits sur le marché", explique Olivier Exertier, secrétaire général du Clara.

Renforcer l'ouverture à l'international

Fort de ce bilan, le Clara entend poursuivre sur sa lancée avec une orientation de plus en plus marquée à l'international. C'est pourquoi, il vient notamment de signer un l'Oncopole du Québec, porté sur les fonts baptismaux en février 2017.

"Nos actions vont se concentrer sur la formation, la recherche et l'organisation d'événements communs", ambitionne Stéphanie Lord Fontaine, directrice de l'Oncopole du Quebec.

De même le cancéropole va renforcer ses liens avec l'un des hôpitaux de Shangaï les plus en pointe en matière de cancérologie. Là il s'agira plutôt de favoriser les échanges d'étudiants entre les établissements hospitaliers et universitaires de la région et ceux de Shangaï.

"Notre feuille de route est tracée, nous allons poursuivre le développement des partenariats publics privés et les collaborations internationales et bien évidemment continuer à travailler pour le décloisonnement entre les équipes de recherche", résume Véronique Trillet-Lenoir, Présidente du Directoire du Clara.

L'enjeu des prochaines années sera enfin de diversifier les sources de financement du Cancéropole, (3,2 millions d'euros de budget) aujourd'hui issues de L'Institut national du cancer, de la Région, des quatre Métropoles régionales et du Département de la Loire.

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