Si le lieu restera secret jusqu'à son lancement, le contenu de la Waoup Innovation Night (WIN), qui se déroulera à Lyon dans la nuit de ce jeudi à vendredi, est pour sa part bien ficelé. Et il s'annonce palpitant. Les chiffres donnent un premier aperçu de l'ampleur de l'événement : 1 000 participants, répartis dans 20 "challenges" dans lesquels 5 équipes s'affronteront, soit 100 escouades, chacune composées de 50 membres. Avec un objectif clair : faire émerger des projets entrepreneuriaux capables de générer 1 000 emplois, grâce à la force et l'intelligence collective.

"Un stock limité d'entrepreneurs"

"A l'origine du projet, on s'est demandé comment créer davantage d'entreprises et donc d'emplois. Or, cette équation est réduite par le nombre d'entrepreneurs, environ 1 % de la population", explique Emmanuel Gonon, président de Waoup Factory et cofondateur de Waoup shaker, l'association qui organise la Win. "De ce constat, renforcé par l'idée que le monde est à réinventer, nous avons imaginé une fabrique d'entreprises basée sur le partage et la complémentarité des compétences", poursuit-il. En effet, cette nuit de l'innovation est en quelque sorte la première sortie publique de cette structure qui souhaite révolutionner l'entrepreneuriat.

L'organisation parie donc sur le nombre plutôt que sur la personnalité, sur le besoin plutôt que sur l'idée révolutionnaire. "Nous identifions les thèmes d'innovation, ces grands défis auxquels la société doit faire face. C'est ce qu'on appelle les challenges", enchaîne le dirigeant. Là aussi, cette logique s'entremêle avec la problématique d'un "stock" limité d'entrepreneurs :

"Cette vision des choses permet de mobiliser des profils très divers. Mais aussi d'avoir plusieurs axes de réflexion et de ne pas rester enfermé dans une idée unique, comme peut parfois l'être l'entrepreneur solitaire."

Soutien de grands comptes

De fait, l'armée d'aspirants qui participera à cette WIN sera très éclectique. Étudiants, salariés, personnes en cherche d'emploi ou retraités viendront former les rangs. Le tout supervisé par 50 accompagnateurs en charge d'animer les communautés. Les effectifs seront supportés, notamment dans le financement de l'opération, par une quinzaine d'entreprises. Parmi elles : Accenture, Engie, Cegid, l'OL, Viativ, etc.

Ces grands comptes supportent non seulement l'évènement, mais plus globalement la stratégie de Waoup, apparemment séduits par la mentalité de la structure. Lancée il y a un an, dont certains de ses projets germeront bientôt, elle a également ouvert ses services à des sociétés extérieures. Parmi les activités que cette "fabrique" défend, il existe plusieurs étapes : celle de la réflexion (Waoup Shaker), de l'expérimentation et de l'accélération.

Logique d'open source

Si les candidats de la WIN s'inscrivent dans la première marche, le but est de voir plus loin, et pourquoi pas, d'aboutir à l'éclosion de certaines initiatives. En tout cas, au niveau capitalistique, tout est déjà envisagé :

"Les contributions de chacun, via des missions précises effectuées sur le projet, donnent accès à des points en capital, utilisables si le projet va plus loin", détaille M. Gonon.

L'évènement n'aura alors sans doute rien à voir avec une grande kermesse stérile, aussi bien pour les participants que pour les organisateurs. Ce moment permettra à la Waoup d'identifier les prochains projets et personnes qui viendront s'épanouir dans son environnement. Et pour les initiatives non sélectionnées, il souhaite qu'elles se développent ailleurs. "Nous ne sommes propriétaires de rien, nous sommes dans une logique ouverte et collaborative", rappelle M. Gonon. Sur le web, on appelle ça de l'open source. Un indice sur le lieu de l'évènement, appelé à devenir un emblème du numérique lyonnais dans les années à venir.