Quand les TPE/PME sous-traitantes osent l'innovation

L'appel à projets à destination des entreprises mécaniques de la Loire a été un succès. Le signe que les TPE/PME sous-traitantes entendent elles aussi trouver les moyens d'innover.
MFLS a pu financer la mise au point d'un mode de tensionnage de ses lames de scies destinées à l'industrie du bois.

Deux mois seulement. C'est le délai qui aura été suffisant pour satisfaire l'appel à projets innovants lancé par Viaméca, Mécaloire, l'UIMM Loire et la CCI Saint-Etienne Montbrison à destination des TPE et PME de la filière mécanique. Deux mois pour sélectionner dix projets innovants en phase de faisabilité et leur attribuer une enveloppe globale de près de 100 000 euros. Un succès auquel les organisateurs ne s'attendaient pas.

« Auparavant, le chef d'entreprise avait le nez dans la production, constate Serge Zarembovitch, directeur du développement économique au conseil départemental de la Loire. Il y a dix ans, faire travailler ensemble un mécanicien et un designer était impensable. Aujourd'hui, nous avons une nouvelle génération de dirigeants qui misent davantage sur l'innovation et la coopération. »

Être moins dépendant des donneurs d'ordres

Toutefois, l'envie d'innover ne suffit pas. « L'appel à projets a été lancé car on estimait qu'en France, il y avait beaucoup de dispositifs d'aides pour les grandes entreprises, mais que les TPE/PME étaient mons bien servies, justifie Christophe Dwernicki, membre du bureau du pôle de compétitivité Viaméca. Notre objectif était d'aider les TPE/PME à grandir en les accompagnant dans leurs phases de développement. »

« Les petites entreprises mécaniques ont besoin de sortir les projets dormants de leurs tiroirs, renchérit Daniel Roché, délégué général de l'UIMM Loire. Souvent ce sont des sous-traitants qui n'ont pas l'habitude de la R&D et connaissent peu -ou pas- le monde de la recherche. Or l'innovation peut leur permettre d'avoir ses propres produits, d'aller vers d'autres marchés, donc d'être moins dépendants des donneurs d'ordres et des fluctuations conjoncturelles. »

Financer les études de faisabilité

MFLS fait partie des sociétés qui ont répondu -avec succès- à l'appel à projets. Cette entreprise basée à Epercieux-Saint-Paul (230 salariés, 24,5 millions d'euros de CA) fabrique des lames de cie pour l'industrie du bois. Grâce à l'enveloppe de 10 000 euros qu'elle a reçue, elle a pu financer la mise au point un mode de tensionnage des lames par des chauffes partielles. Ce qui permet de limiter le temps d'entretien tout au long de la vie de la lame. «Nous avons pu faire appel à des compétences en métallographie que nous n'avons pas en interne, explique Romain Garnier, responsable technique de l'entreprise. Pour cela, nous avons travaillé avec des chercheurs de l'école des Mines. Ces phases d'étude sur la faisabilité sont souvent difficile à financer car elles n'offrent pas encore de débouchés. »

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