Ludovic Noël : "Les entreprises s'interrogent sur le design"

La biennale design de Saint-Etienne a ouvert ses portes jeudi. Le rendez-vous vise à positionner la ville comme une terre d'expérimentation pour les entreprises. Ludovic Noël est le directeur de la Cité du design.
Ludovic Noël : « Notre rôle est de montrer aux entreprises que le design n'est pas qu'une affaire d'artistes. Et ce combat n'est pas encore gagné. »

Acteurs de  l'économie : En quoi la biennale design de Saint-Etienne est un événement économique ?

Ludovic Noël : Parce que la grande nouveauté cette année, c'est l'organisation d'une semaine entière consacrée au public professionnel. Durant ce temps se tiendront le forum design innovation, avec témoignages d'expert et ateliers, et la convention d'affaires au cours de laquelle chefs d'entreprises et designers pourront se rencontrer dans le cadre d'un speed-meeting.

Parallèlement, nous allons accueillir durant toute toute la biennale une trentaine d'entreprises et de clusters locaux et nationaux dans le cadre des Labos. Un « living lab » où les visiteurs pourront expérimenter de nouveaux produits et services. Cela s'inscrit dans notre souhait de permettre aux entreprises de tester leurs innovations et dans la volonté de la municipalité de faire de Saint-Étienne un territoire d'expérimentation.

Pourquoi cet accent mis sur le public professionnel ?

Parce qu'en France, les chefs d'entreprises continuent de se poser des questions à propos du design. Notre rôle est de leur montrer que ce n'est pas qu'une affaire d'artistes. Et ce combat n'est pas encore gagné. Ici, à la Cité du design, nous menons tout au long de l'année des actions auprès des entreprises, notamment des sous-traitants industriels. Il faut sortir du schéma que le design est uniquement réservé au mobilier.

Le thème de cette biennale est « les sens du beau ». Quel rapport avec l'entreprise ?

On se rend compte que l'industrie a longtemps cherché à travailler sur une beauté universelle en essayant de créer des produits qui plaisent à tout le monde. Mais ce qu'on observe en réalité, c'est que l'esthétique n'est pas universelle.

Il faut donc réfléchir à une matrice commune tout en laissant au consommateur la possibilité de personnaliser les produits, comme c'est le cas avec les coques de nos téléphones portables. Dans ce contexte, le designer questionne l'industrie sur cette question du beau et apporte une vision prospective.

Biennale internationale du design de Saint-Étienne jusqu'au 12 avril 2015

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