Minatec : un partenariat inédit pour le Centre de Compétences

Le Crédit Agricole Sud-Rhône Alpes et la Caisse des Dépôts ont inauguré ce mercredi un nouvel immeuble à bureaux sur le campus de Minatec, qui hébergera des activités du CEA, du CNRS, de l'UJF et de l'INPG. Ce bâtiment présente une double originalité : une compatibilité avec les réseaux smart grids, ainsi qu'un mode de financement sous forme de SCI jusqu'ici unique à Grenoble.
Le nouveau Centre de Compétences de Minatec est situé à cheval entre la zone sécurisée du CEA et le domaine public, afin de favoriser les échanges.

Une collaboration renforcée pour aider les acteurs de la recherche. C'est l'objectif affiché du Crédit Agricole Sud Rhône-Alpes et de la Caisse des Dépôts, qui viennent d'inaugurer un bâtiment HQE de 10 000 m2 destiné à accueillir des chercheurs et des étudiants au sein du campus de Minatec.

"Ce Bâtiment Centre des Compétences, BCC, (qui peut accueillir jusqu'à 700 personnes, ndlr) a vocation à réunir les 3/4 des équipes du Leti en microélectronique, ainsi que les équipes du laboratoire des technologies de la microélectronique (LTM) et de la plateforme collaborative IRT", explique Marie-Noëlle Semeria, directrice du Leti.

Ce nouvel immeuble de 7 étages comprend exclusivement des bureaux, conçus pour être modulables en fonction des besoins. Les travaux ont été réalisés par le promoteur GSE, en lien avec le cabinet grenoblois Amplitude Architecte.

Un projet estimé à 16 millions d'euros

Principale originalité de ce bâtiment : son mode de financement. Puisqu'au lieu d'avoir recours à des financements publics, provenant la plupart du temps des collectivités locales, le CEA et Minatec ont bénéficié cette fois-ci d'un nouveau type de montage, qui comprend uniquement des acteurs privés que sont le Crédit Agricole et la Caisse des Dépôts.

Pour réaliser cet investissement, les deux partenaires ont monté une SCI (BBC Presqu'île), détenue à 49,9% par la Caisse des Dépôts et à 50,1% par le Crédit Agricole via sa filiale, la Foncière Malherbe-Claudel, en vue de réaliser un investissement total de 16 millions d'euros. Le CEA reste quant à lui locataire de ce bâtiment. "Ce montage était très original pour nous, mais a très bien fonctionné", relève Jean Therme, directeur du CEA Grenoble.

En période de forte baisse des investissements publics, la recette pourrait d'ailleurs être reconduite pour d'autres projets. "Ce modèle est tout à fait reproductible pour d'autres immeubles, mais pas forcément sous la même SCI", souligne le nouveau directeur régional de la Caisse des Dépôts, Gil Vauquelin.

"Il s'agit d'une approche collective du montage financier, qui n'est pour nous qu'une étape du partenariat", a rappelé Gil Vauquelin, qui a réaffirmé par ailleurs sa volonté à mettre en place "des investissements à long terme et de soutien à l'innovation pour accompagner les transitions du territoire".

En passant d'un budget de 170 millions d'euros dans les années 2000, à près de 750 millions d'euros aujourd'hui, "le CEA se doit d'aller chercher l'argent ailleurs, que ce soit du côté de la Caisse des Dépôts, de la BPI, du Crédit Agricole...On sent aussi que les acteurs du financement ont une logique globale, qui n'est pas uniquement ponctuellement sur un projet", ajoute Jean Therme.

La montée en puissance de la Presqu'île

Autre originalité du projet : en utilisant l'informatique et les télécommunications pour optimiser le transport d'énergie, "ce Centre de compétences est le premier bâtiment smart grids de Grenoble, ce qui permettra à l'opérateur de voir à distance comment se comporte le bâtiment et d'agir sur sa consommation d'énergie", met en avant Jérôme Tribut, directeur du projet pour le promoteur GSE.

L'objectif ? "Que la Presqu'île grenobloise -qui représente près de 1/5e de la ville de Grenoble- devienne une référence majeure", affirme le président du Crédit Agricole Sud Rhône-Alpes, dont le futur siège s'installera lui aussi sur la Presqu'île fin 2017, pour une enveloppe de travaux estimée à 50 millions d'euros.

Pour Jean Therme, la livraison du bâtiment Centre de compétences s'inscrit dans une logique de croissance tirée par une forte demande du secteur privé. "Nos développements nécessitent de réaliser 200 à 250 recrutements par an : pour chaque nouveau salarié accueilli, on se doit de prévoir environ 30m², que ce soit pour des bureaux, des couloirs, des espaces de travail, de cantine", explique-t-il, soulignant la présence de grues constante sur le site.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.