Le Crédit Agricole Sud Rhône-Alpes prépare son avenir

À l’aube de la construction de son nouveau siège sur la Presqu’île grenobloise, dont la livraison est prévue pour fin 2017, le Crédit Agricole Sud Rhône-Alpes entame l’année 2016 avec confiance, avec un produit net bancaire de 433,9 millions d'euros, en hausse de 3,5% en 2015. Une situation qui permet à la banque d'afficher de larges ambitions.
Près de 46 ans après sa création, le siège du Crédit Agricole Sud Rhône-Alpes accueillera les services administratifs de la ville de Grenoble fin 2017.

"Une activité commerciale exceptionnelle, avec un fond de commerce qui s'est développé plus vite que le marché." Christian Rouchon, directeur général du Crédit Agricole Sud Rhône-Alpes, ne cache pas sa satisfaction face aux résultats annuels du groupe, qui a su enregistrer une croissance de son PNB de 3,5%, et ce en dépit d'un contexte économique difficile.

Les principaux moteurs de cette croissance ? Les crédits et notamment le secteur de l'habitat, qui a enregistré une croissance de 8,1 % et où la banque récupère 27,1 % des parts de marché.

"En plus des taux attractifs proposés aux nouveaux arrivants, nous avons également proposé des réaménagements de taux pour nos clients", décrypte Christian Rouchon.

À tel point que ces produits ont joué un rôle moteur pour un nouveau client sur deux. La typologie des nouveaux arrivants ? "Notamment de jeunes actifs, en partie grâce aux rachats de crédits contractés il y a entre trois et six 6 ans", explique François Guillebert, directeur des relations clients au Crédit Agricole Sud Rhône-Alpes.

De manière générale, la banque affiche une progression de 39 % de son activité sur l'ensemble des marchés du crédit (soit 2,9 millions d'euros), et enregistre près de 37 000 nouveaux clients (+ 20 %).

Startups : une équipe dédiée

Du côté des professionnels, la banque a également connu une croissance de 9 % sur son activité de crédit et de 3 % sur le réseau de proximité.

"Nous avons continué d'accompagner les petites collectivités locales, même si de manière générale, les budgets contraints ont induit un ralentissement en volume", nuance le directeur général.

En plus des commerces et des professions libérales qu'il vise à attirer, le Crédit Agricole Sud Rhône-Alpes a développé au sein de la banque d'affaires une équipe de conseillers spécialisés dans le domaine des start-ups.

"Il s'agit surtout d'une activité haut de bilan, avec une prise de participation. L'an dernier, nous avons accompagné dix startups en 2015, pour un montant de 3,6 millions d'euros", avance François Guillebert.

Les startups concernées entrent ainsi d'abord par le biais des agences, pour se voir proposer ensuite un accompagnement spécifique par le pôle de compétences de la banque d'affaires, composé de six personnes à Grenoble.

150 recrutements en 2015

Quelles sont les ambitions affichées ? Proposer des offres de plus en plus globales, comprenant à la fois des produit bancaires (épargne, crédit, etc.) mais aussi des assurances (habitat, automobile, accidents de la vie, etc.), alors que la branche services et assurances a enregistré en 2015 près de 51 000 nouvelles affaires (soit un portefeuille de 16 000 contrats net).

"Nos priorités pour 2016 sont de conquérir de nouveaux clients et de les satisfaire, de financer les territoires, et d'accompagner la transformation de nos modes de distribution, avec la généralisation du modèle du store", décline Christian Rouchon.

Avec une marge d'intermédiation en progression de 9 % et un taux de créances litigieuses qui se maintient à 1,41 % du capital, le Crédit Agricole Sud Rhône-Alpes a cependant enregistré une faible hausse de ses charges de fonctionnement (+ 2,5%). Celles-ci s'élèvent à 240 millions d'euros, en raison des investissements réalisés dans la main d'œuvre et le programme de rénovation de ses agences.

"Notre métier est d'être un prestataire de services : nous avons donc recruté pour faire face à une importante hausse d'activité, notamment des personnes en CDI afin d'avoir du personnel qualifié pour pouvoir pallier aux absences", résume Christian Rouchon.

Le directeur général du Crédit Agricole Sud Rhône-Alpes précise que 150 recrutements ont été menés en 2015 (soit 80 créations d'emplois nets). La transformation de l'ensemble du parc d'agences d'ici à 2018 représente également un investissement de 60 millions d'euros sur 3 ans, tandis que la part d'impôts sur les sociétés réglée à l'Etat s'élève également à 60 millions d'euros.

Un nouveau siège pour 50 millions d'euros

Autre poste d'investissement important : la construction du nouveau siège social du groupe, qui sortira de terre fin 2017 sur la Presqu'île scientifique de Grenoble. Avec un bâtiment principal de 10 000 m², un second bâtiment (regroupant une agence bancaire ainsi que des espaces destiné à ses filiales et à la location) et un parking silo de 400 places, ce nouveau projet de 50 millions d'euros est destiné à accueillir près de 400 salariés au sein d'un nouvel environnement de travail.

"Nous étions ici dans un milieu résidentiel et nous allons nous rapprocher de nos autres sites, comme Valence, tout en étant immergés dans l'un des plus beaux lieux d'innovation", fait valoir le directeur général.

Pour financer une partie de ce projet, qui est réalisé à partir de fonds propres, la banque vient de revendre ses anciens locaux à la ville de Grenoble, pour 7,5 millions d'euros. Ils serviront notamment à accueillir des services administratifs et le siège du CCAS.

"Le but est de travailler dans un environnement de travail différent en misant sur une architecture ouverte et sur le décloisonnement des équipes", complète François Guillebert.

Nouveaux espaces, nouveaux process

Une occasion, pour la banque, de mettre également en place de nouveaux process managériaux.

"Il s'agira d'apprendre à travailler en architecture ouverte, de manière transversale. Il y aura très peu de bureaux fermés et de nombreuses salles de réunions de différentes tailles, probablement dans le dernière ligne droite du projet entre fin 2017 et 2018", souligne Christian Rouchon.

La dématérialisation des processus sera aussi à l'ordre du jour, avec des objectifs tendant vers le zéro papier et des noms de code (projet "Nouvelle distribution 2.0" et "Nouveaux processus 2.0").

"Cela revient à revoir tous nos processus bancaires pour revoir nos modes de fonctionnement en prévision de cette implantation", glisse François Guillebert.

Alors que près d'un collaborateur sur deux participe à un travail de micro-zoning pour définir l'organisation des futurs espaces, les choix en matière d'équipements se feront au cas par cas :

"Il y aura par exemple trois types de postes de travail, en fonction des besoins de chaque métier. Pour les gens du crédit, on aura recours à de grands écrans, tandis que d'autres auront besoin de deux écrans", souligne M. Guillebert.

Le télétravail à domicile n'est cependant pas au menu, notamment en raison des enjeux de sécurisation des données.

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