Jean Delatour, fabricant et distributeur de bijoux traditionnels moyen de gamme, se retrouvera au tribunal de commerce de Lyon le 11 avril prochain. Cependant et selon nos informations, il n'est pas certain que la juridiction accède à la demande de l'entreprise de la placer d'emblée en liquidation judiciaire (ou tout au moins pas dans son intégralité).
Toutefois, en date du 18 mars, le personnel a été informé de la fermeture des 25 magasins entraînant le licenciement des 174 salariés restant dont une cinquantaine, environ, au siège de Vénissieux, dans la banlieue lyonnaise. C'est dans cette commune populaire que Jean-Pierre Fréty a ouvert la première boutique en 1981, au pied des tours des Minguettes. Au début des années 2000 l'entreprise employait plus de 700 personnes et se déployait dans les centres commerciaux et le cœur des villes moyennes.
Plan de sauvegarde en 2014
En 2003 déjà le groupe avait du procéder à une première réorganisation et mis un terme au sponsoring cycliste, une équipe à son nom pour gagner en notoriété. C'est en 2014 que l'affaire connaissait ses premières graves difficultés et se plaçait sous l'aile du tribunal de commerce de Lyon. Une procédure de sauvegarde avait été ouverte à l'endroit de la maison mère, la logistique, la fabrication et commercialisation. Et un plan de sauvegarde avait été homologué en date du 10 décembre 2015 pour ces activités. Ce même 19 juin 2014 une partie du réseau avait été placé en redressement judiciaire. La restructuration avait alors entraîné la suppression de quelque 140 emplois.
"Tout le monde sera payé"
Les comptes sociaux (non consolidés avec les filiales et notamment les magasins) du groupe Jean Delatour faisait apparaître, au 1/1/2016, des capitaux propres négatifs de 431 000 euros, un chiffre d'affaires de 4,38 millions d'euros (- 28,9 % par rapport à l'exercice précédent) et un résultat net négatif de 73 400 euros. Une source autorisée assure que le groupe dirigé par Serge Fréty (fils du fondateur) a tout mis en œuvre pour chercher une solution. Il aurait même donné mandat pour trouver un repreneur.
Ce proche du dossier certifie que "tout le monde sera payé (en cédant les actifs et stocks) et que la liquidation s'effectuera proprement".
La cause de cette chute ? Un modèle économique ayant perdu de sa pertinence dans un univers très concurrentiel, notamment marqué par l'irruption de le vente sur Internet et l'émergence de grande chaîne (Histoire d'Or). Autre fait, une collection peu modernisée, qui aurait contribué à détourner les clients des magasins.
Michèle Picard, le maire de Vénissieux a, pour sa part, demandé l'organisation d'une table ronde au préfet Henri-Michel Comet
Sujets les + commentés