Me Espie : "La chambre des notaires d'Isère joue un rôle non négligeable"

Élu le 19 mai dernier à la présidence de la chambre des notaires d'Isère, qui fédère 188 professionnels, Me Jacques Espie détaille les grandes lignes digitales et organisationnelles de son mandat. Les préoccupations de la loi Macron sont encore très présentes chez cette profession, qui a été vent debout contre les avancées législatives du ministre de l’Économie.

Acteurs de l'économie - La Tribune. Vous avez été élu à la tête de la chambre des notaires d'Isère pour un mandat de deux ans. Quelle est votre feuille de route ?

Me Jacques Espie. Les notaires viennent de vivre une période de combat dans le cadre de la loi Macron, avec de nombreux affrontements. C'était un engagement pour défendre des valeurs qui nous tiennent à cœur. Nous voulons désormais aller vers une phase d'apaisement, que je souhaite garantir à l'échelle de la chambre des notaires d'Isère.

D'un point de vue pragmatique, je souhaite utiliser les moyens technologiques pour nous recentrer sur notre cœur de métier : le conseil. Et laisser de côté certains aspects pratiques moins intéressants. Il faut enfin assurer un service qui n'est pas purement commercial.

Pour cela, nous pouvons nous appuyer sur la stratégie du Conseil supérieur du notariat qui développe une stratégie numérique en trois axes : l'acte authentique électronique (AAE) ; la visioconférence ; un système de plateforme dématérialisée. C'est à mon sens la voie la plus efficace et visible pour améliorer le service de nos clients.

Et sur un plan interne et organisationnel, que préconisez-vous afin de renforcer les notaires de votre territoire ?

Nous devons mener une réflexion sur des regroupements possibles des structures professionnelles. Certaines études vont-elles résister aux évolutions actuellement à l'œuvre ? Faut-il envisager des rapprochements entre certaines d'entre elles ?

Une autre piste est d'envisager des concentrations interprofessionnelles dans un même établissement : avocat, juriste, huissier, etc. La loi Macron va pouvoir nous donner cette possibilité.

Justement, quel bilan faites-vous de la loi Macron ?

Aujourd'hui, les notaires restent mobilisés, car sur les trois étages de la fusée Macron qui concerne la profession - dont la liberté d'installation - seul celui concernant la baisse des tarifs est entré en application. Cette réforme n'est pas bonne : autant pour le citoyen, pour lequel la baisse est minime, que pour les petites études de notaires, qui subissent de plein fouet cette évolution.

Quelle est la capacité d'action et de lobbying, au plus haut niveau, de la chambre des notaires d'Isère ?

Notre pouvoir, il est déjà économique. Avec 183 notaires et plus de 1 000 salariés, et un chiffre d'affaires considérable, nous avons un poids économique certain. Nous avons également des représentants au Conseil supérieur du notariat. Enfin, lors de la mobilisation contre la loi Macron, nous avons montré notre capacité à fédérer et à interpeller. Les politiques ont été sensibilisées à nos préoccupations. Nous avons un rôle indirect non négligeable.

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