[Les transformateurs] : Dominique Fernier, l'accompagnateur

Tel un passeur, le président de Transpolis a su jeter des ponts entre recherche, industrie et collectivités pour créer l'environnement favorable à l'invention des mobilités du futur.
(Crédits : DR)

Il se dit "passionné par l'innovation", mais aussi "fasciné par les chercheurs qui savent décrypter les signaux faibles" et encore "certain depuis toujours qu'il faut créer des passerelles entre le monde scientifique et les usagers des technologies nouvelles". Autant dire qu'avec de telles prédispositions, Dominique Fernier ne pouvait guère échapper à l'aventure Transpolis. Ce pari a priori totalement fou d'une ville laboratoire où s'inventent les mobilités de demain.

"Transpolis, c'est avant tout de l'intelligence collective, le produit d'un énorme travail commun parti de l'intuition visionnaire du pôle de compétitivité LUTB, devenu CARA, sur les enjeux d'interaction entre les infrastructures et les usagers. Ensuite, l'ensemble de la filière du transport a été vite convaincu qu'il fallait travailler collectivement pour avoir un impact réel au niveau mondial. Nous avons donc fait un inventaire de ce qui existait et de ce qu'il nous manquait. C'était une ville laboratoire pour comprendre, mesurer, explorer au-delà des limites normales, les solutions de mobilité proposées", retrace le président de Transpolis, qui est également directeur de l'innovation et de technologie de l'Institut français des sciences et technologies des transports, de l'aménagement et des réseaux (Ifsttar).

Intelligence collective

À l'entendre, on y verrait presque un jeu d'enfant. D'autant que, aujourd'hui, la réalité dépasse la fiction. Implantée sur 80 hectares de l'ancien camp militaire de La Valbonne dans l'Ain, Transpolis accueille les plus grands acteurs internationaux de la mobilité.

"Je suis surpris presque tous les jours de les voir travailler ensemble. Ils apprennent plus ici grâce à ces échanges collectifs qu'en restant seuls dans leur coin. Cette intelligence collective vient nourrir et même apaiser", souffle Dominique Fernier.

Surpris, satisfait et même presque fier, car, lorsqu'il faut tenir la barre par gros temps, mettre de l'huile dans les rouages et remobiliser les troupes, il n'est jamais loin.

"Dans ce type de projet, il y a toujours un moment ou l'on n'y croit plus. Je l'ai vécu ailleurs et ici. Nous avons eu notre lot de complexités administratives, financières, techniques, mais peut-être que j'ai cette capacité à marcher sur l'arête du sommet pour continuer. En tout cas, à ouvrir la voie car je n'ai jamais été seul pour accomplir tout cela."

Néanmoins, Dominique Fernier n'est pas dupe. Des écueils, il y en aura encore pour faire vivre et se développer cette ville laboratoire qui rassemble trois cultures très différentes : les chercheurs, l'industrie et les collectivités. Mais il se montre serein.

"Ce sont eux qui ont construit Transpolis. Nous faisons fonctionner cet outil qui les aide à déployer leurs projets collectivement. En termes d'accélération des développements, c'est extrêmement puissant", assure celui qui fonde son analyse au regard de ses autres vies professionnelles : la création d'une startup, des postes à responsabilité au sein de PME devenues ETI, de la recherche.

De quoi accorder un peu de crédit à ce passionné d'exploration et d'aventures extrêmes, dont le seul objectif est "d'écouter les visionnaires et de leur permettre d'entreprendre". À Transpolis, voilà qui est fait.

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