Lyon : Georges Képénékian démissionne, Gérard Collomb bientôt de retour

Gérard Collomb a démissionné cette nuit de son poste de ministre de l'Intérieur. Il devrait rapidement reprendre sa place à la mairie de Lyon : Georges Képénékian, qui assurait l'intérim, a remis sa démission au préfet du Rhône ce mardi soir. Il devrait devenir son premier adjoint.
Georges Képénékian et Gérard Collomb
Georges Képénékian et Gérard Collomb (Crédits : Ville de Lyon)

Article publié le 03/10/2018 à 8:49, mis à jour à 15:30 avec réactions locales

Gérard Collomb ayant toujours conservé son poste de conseiller municipal, et possédant une majorité confortable malgré quelques voix dissonantes en son sein, devrait être réélu maire de Lyon sans trop d'encombres. Une formalité qui devrait avoir lieu d'ici "dix à quinze jours" au cours d'un conseil municipal extraordinaire.

"Pour ma part, lors du prochain conseil municipal, je voterai contre sa réélection en tant que Maire de Lyon. Je ferai de même, si la situation se présente, à la Métropole", a d'ores et déjà annoncé Nathalie Perrin-Gilbert, la maire du 1er arrondissement de Lyon opposée à la politique de Gérard Collomb.

Un éclaircissement qui lève une partie du voile sur les intentions de l'ex-ministre de l'Intérieur : il ne devrait pas, dans un premier temps, briguer à nouveau la présidence de la métropole de Lyon qui resterait dirigée par David Kimelfeld jusqu'en 2020.

Dans une position moins confortable à la Métropole qu'à la Ville, Gérard Collomb n'est pas certain de disposer d'une majorité lui permettant d'être réélu : ses ex-partenaires socialistes voient son retour d'un œil critique, tandis que les maires centristes des petites communes de la métropole, qui lui apportaient habituellement une majorité, lui reprochent désormais la nouvelle loi sur la représentativité des élus qui leur est défavorable.

Son départ fragilise un peu plus le gouvernement, après celui de l'emblématique Nicolas Hulot en septembre dernier, d'autant que son bilan à la tête du ministère est jugé "mitigé".

Il a certes obtenu une augmentation des moyens de la police, au demeurant jugée insuffisante par les syndicats. Mais la police de la sécurité du quotidien (PSQ) en est encore aux balbutiements, les "quartiers de reconquête républicaine" sont à peine lancés, le plan de lutte contre les stupéfiants promis ne s'est pas concrétisé à ce jour et les chiffres de la délinquance sont mitigés.

Surtout, selon des syndicalistes de la police, il n'a pas réussi à se faire aimer des policiers, qui ont mal vécu l'annonce de sa candidature à Lyon.

"Cela a donné le sentiment qu'il était plus préoccupé de sa campagne municipale que de ce qui se passe dans son ministère", explique Denis Jacob, secrétaire général d'Alternative Police.

A Lyon, le maire démissionnaire a évoqué "un engagement moral envers Gérard Collomb acté à sa prise de fonction il y a 15 mois" au cours d'un point presse en ce début d'après-midi à l'Hôtel de Ville de Lyon. "C'est le contraire d'une ancienne politique,  car nous sommes attachés à la transparence", poursuit-il.

"Je ferai partie du nouvel exécutif en tant que premier adjoint pour poursuivre le travail engagé", a assuré Georges Képénékian.

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