KBL Richelieu Lyon : nouveaux locaux pour une nouvelle politique

Pour répondre aux évolutions de la réglementation, la banque privée française, succursale du groupe luxembourgeois KBL bientôt sous le giron du libanais SGBL, s'est ré-orientée vers les gros patrimoines.
(Crédits : Laurent Cerino / ADE)

Voilà deux mois que les équipes de KBL Richelieu se sont approprié leurs nouveaux locaux, au cœur du Grand Hôtel-Dieu de Lyon. Un environnement de travail plus moderne, à seulement quelques pas de leurs anciens bureaux.

Mais les murs ne sont pas les seuls à avoir changés. Au sein de l'antenne lyonnaise, près de 95% des banquiers privés ont été remplacés.

"Dans ce milieu, quand on ne s'adapte pas, on sort du jeu", justifie Régis Brochot, directeur général de KBL Richelieu France depuis 2017.

L'objectif affiché est d'optimiser les compétences de la maison pour viser une clientèle au patrimoine garni, pouvant disposer d'au moins un million d'euros. Un discours qui contraste avec la stratégie menée par l'ancien directeur régional, Olivier Morlighem, qui a depuis quitté la banque.

Lire aussi : KBL Richelieu ne s'intéresse pas qu'aux gros patrimoines

"Nous avons recruté pour compléter notre offre de services car nous visons une clientèle déjà très courtisée dans un environnement concurrentiel", précise le nouveau directeur général.

Au cœur de cette restructuration, l'ancien directeur de la clientèle privée résidente chez HSBC, Régis Brochot, qui souhaite remettre la banque privée sur une dynamique de développement.

Alors que KBL Richelieu, succursale française du groupe luxembourgeois KBL, est présent en France depuis 1998, le nouveau directeur général compte faire de sa maison un "acteur visible et reconnu de la gestion de fortune".

S'adapter à la réglementation

Avant d'y parvenir, il va devoir traverser quelques turbulences parmi lesquelles l'entrée en vigueur du MIFID II, une directive européenne sur les marchés d'instruments financiers, entrée en vigueur au 3 janvier 2018. Ses deux objectifs : renforcer la transparence et améliorer la protection des clients.

"Le modèle économique des banques privées doit être revu de fond en comble. Beaucoup d'acteurs vont sortir du marché", pronostique Régis Brochot.

Certaines, comme HSBC, ont augmenté leur seuil d'accès, passant d'un à trois millions d'euros. D'autres, comme KBL Richelieu, ont opté pour une architecture ouverte de leur offre. La banque privée a ainsi mis en place une tarification "all in" pour prendre le contrepied des établissements qui ont augmenté leurs frais de gestion.

Le luxembourgeois a supprimé les frais annexes et mis en place une tarification fixe, quel que soit le nombre d'opérations financières réalisées au cours de l'année. "Nous sommes encore dans une phase de consolidation", argue le directeur général de la succursale française du groupe KBL. De quoi expliquer le changement de cap de la banque vers les gros capitaux.

Rachat imminent

La Société générale de banque au Liban (SGBL) va reprendre 100% des entités des filiales françaises et monégasque du groupe luxembourgeois. Le rachat a été signé en décembre, reste encore à obtenir le feu vert des autorités européennes qui devrait arriver au début du mois de juillet pour que l'opération soit effective.

"L'année dernière, nous étions en passe de racheter la société lyonnaise de gestion de patrimoine Meeschaert, mais au dernier moment, la famille a décidé de suspendre la vente. La France représente la plus petite entité du groupe KBL et les succursales n'auraient pas été vendues si nous avions réussi l'opération", poursuit le directeur général.

Après ce rachat par le groupe libanais, la banque privée va opter pour un nouveau nom : "Richelieu France". Ce changement de mains répond à un pari de SGBL qui estime que la France va, dans les années à venir, devenir le moteur de l'Europe grâce à son fort taux de natalité, son écosystème de grandes écoles et son vivier de startups.

La Société générale de banque au Liban, détenue à 83% par la famille Sehnaoui, a déposé sa proposition de rachat juste après l'élection d'Emmanuel Macron. Après cette opération, la SGBL compte faire de la France "une plateforme de banque privée internationale".

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