Pourquoi la trottinette électrique en libre-service est un outil efficace de lutte contre la pollution de l’air

Malgré certaines politiques volontariste – à l'image de celle de la ville de Grenoble – la qualité de l'air des grandes villes peine à s'améliorer de façon significative. La trottinette électrique en libre-service et sans station peut-être un atout dans la bataille contre la pollution de l’air. A condition que son usage soit bien encadré milite Lucas Bornert, directeur général de Voi France.
(Crédits : DR)

Troisième cause de mortalité en France, la pollution atmosphérique est depuis deux décennies un enjeu de santé publique majeur. A Grenoble, en particulier, elle serait à l'origine de 5,6 % des décès chaque année selon les données de l'Inserm, l'Institut national de la santé et de la recherche médicale.

Il faut dire que la ville est d'abord pénalisée par sa situation géographique. Les montagnes forment ici une cuvette et retiennent les gaz à effet de serre au-dessus de l'agglomération. Ajoutons à cela que Grenoble est l'une des villes les plus embouteillées de France. Chaque jour, les automobilistes passent près de 40 minutes dans les bouchons. C'est plus qu'à Toulouse, Lille ou même de Lyon !

Une politique volontariste pour améliorer la qualité de l'air

La capitale des Alpes fait-elle face à un problème insoluble entre l'accroissement régulier de sa population et l'augmentation du trafic routier ? Non, évidemment.

Si la ville alignait son niveau moyen d'exposition annuelle aux particules fines au seuil recommandé par l'Organisation Mondiale de la Santé (10 μg/m3 contre 14 μg/m3 actuellement) - le nombre de morts attribués à la pollution de l'air y serait réduit de moitié.

Et depuis plus d'une décennie, la Métropole grenobloise déploie de nombreux moyens pour y parvenir. Parmi les exemples les plus cités : le projet « Cœurs de ville, Cœurs de Métropole » (CVCM) démarré en 2017. Celui-ci comporte l'implantation de zones à trafic limité pour décourager l'usage de la voiture ou encore la généralisation des limitations de vitesse à 30 km/h. L'objectif affiché est ambitieux : l'amélioration de la qualité de l'air d'ici à cinq ans.

Deux ans après, une étude menée par l'association Atmo Auvergne-Rhône-Alpes, qui surveille la qualité de l'air dans la région, apporte un bilan contrasté. Si l'air est en effet de meilleure qualité dans certaines zones de l'agglomération, il se serait aussi dégradé dans d'autres zones comme en centre-ville.

S'il faut bien sûr relativiser une telle étude menée seulement un an après le lancement du projet, elle témoigne toutefois de la nécessité d'assurer une transition vers des modes de transports plus doux afin d'éviter "le report de nuisances sur des axes déjà soumis à une forte exposition".

La trottinette électrique, un chaînon essentiel de la mobilité verte en ville.

Pour pallier la baisse des déplacements urbains en voiture, souhaitée par les politiques publiques, de nouveaux modes de mobilité partagée se sont implantés dans les agglomérations françaises. Des modes de transports qui ne rejettent pas de gaz à effet de serre et qui sont disponibles en libre-service. Parmi eux : la trottinette électrique en libre-service.

Arrivée en France en 2018, 7 % de ses usagers assurent déjà l'utiliser quotidiennement, le plus souvent dans le cadre de trajets domicile/travail. Sa flexibilité d'usage - elle est disponible partout en ville et se déverrouille grâce au smartphone - la rend aussi particulièrement attractive pour des trajets intermodaux. Et oui, 22 % des trajets effectués via une trottinette électrique en libre-service implique au moins un autre mode de déplacement. C'est donc un outil novateur pour compléter un maillage de transports publics déjà existant : on peut facilement imaginer un utilisateur se déplacer sur deux roues et prendre ensuite le bus plutôt que d'effectuer son trajet complet en voiture.

Mais ces données encourageantes ne peuvent masquer l'inquiétude qui accompagne l'arrivée des trottinettes en libre-service dans les villes. La faute à une vision de court terme qui a prévalu chez les premiers opérateurs du marché. Le déploiement anarchique, comme à Paris où l'empiétement sur l'espace public et les accidents ont été dénoncés, à juste titre, du fait d'opérateurs peu responsables, ont contribué à alimenter cette vision qui ne correspond pourtant pas à la réalité du terrain.

A rebours de cette tendance, Voi entend définir des règles claires sur le comportement des opérateurs et celui des utilisateurs. Nous avons déployé à ce titre la première trotti-école d'Europe en septembre 2019 et ce sont plus de 200 000 utilisateurs qui ont passé le test en ligne.

Désormais, il s'agit de participer au désengorgement des axes routiers partout dans l'agglomération afin d'atteindre les objectifs d'amélioration de la qualité de l'air. La trottinette électrique en libre-service est un outil central - dans le large dispositif - à mettre en œuvre pour parvenir à enrayer définitivement la pollution atmosphérique. De Grenoble comme d'ailleurs.

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Commentaire 1
à écrit le 01/02/2020 à 6:24
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Effectivement c'est une très bonne idée .... je vois très bien quelques personnes âgées de 85 ans à 98 ans sur de tels engins .... bravo à l'imagination ... que la vie est belle quand on rêve ....

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