Vers la fin du travail ?

Les évolutions technologiques bouleversent la question du travail, jusqu'à sa disparition ? s'interroge Guillaume Alberto, directeur commercial CIC Banque privée.
(Crédits : DR)

Internet, robotisation, digitalisation, intelligence artificielle, voiture autonome..., les révolutions technologiques s'accélèrent depuis vingt ans et leur temps de diffusion dans l'économie globale n'a jamais été aussi rapide.

Ces évolutions bouleversent l'ordre établi, et l'organisation même des sociétés humaines (États, collectivités, entreprises...) doit être réinventée. Dans ce choc de civilisation, la question du Travail, sous toutes ses formes, est devenue un thème central du débat social, voire un sujet de philosophie politique.

La question n'est pourtant pas nouvelle et s'était déjà posée lors des précédentes révolutions technologiques. Ainsi, au XIXe siècle, la révolution dans l'industrie textile ou celle des transports (train, voiture...) avait suscité de houleuses joutes verbales.

Mais ces avancées techniques avaient alors engendré des révolutions industrielles faisant basculer nos sociétés de la paysannerie au prolétariat ouvrier, finement décrit par Charles Dickens en Angleterre ou Hugo et Zola en France.

De cette révolution industrielle ont émergé tous les grands courants de pensée qui ont façonné le XXe siècle, du marxisme aux fascismes des années 1930.

Valeur travail

Aujourd'hui, point de révolution industrielle, mais au contraire, une volonté politique affichée de protéger ce qu'il reste encore d'emplois manufacturiers. Car ces nouvelles technologies, si elles libèrent l'Homme de tâches ingrates et répétitives, supprimeront aussi, à terme, des pans entiers d'activités.

Le néoprotectionnisme, ou nationalisme économique, qui se développe aujourd'hui, des États-Unis à la Chine, est une forme de réaction (mais pas forcément la bonne...) à cette révolution technologique qui abolit les frontières et érige l'individu en citoyen du monde de plus en plus autonome. Les repères traditionnels s'estompent, et de nouveaux rapports sociaux sont à inventer.

Ainsi, cette accélération de la mondialisation économique, mais aussi financière, portée par les GAFA, peut être considérée comme un fait majeur de ce début de millénaire. Mais loin d'entraîner la fin des États-nations, il semblerait donc qu'elle les ait renforcés, notamment depuis la crise de 2008-2009.

Alors, le Politique reprendrait-il le pas sur l'Économie ? Il faut probablement le souhaiter car seul le Politique pourra accompagner, voire corriger ou encadrer les effets d'une telle révolution notamment sur la valeur travail. Déjà le débat est posé dans certains pays avec le sujet par exemple du revenu universel, ou de la refonte totale des filières de formation.

Quels seront les métiers de demain dans un monde où l'entreprise elle-même évolue, où l'organisation du temps de travail va elle aussi devoir s'adapter ? Les enjeux sont majeurs et les réponses devront être à la hauteur des risques encourus, car une société sans travail est-elle encore compatible avec l'idée même de démocratie ? L'histoire nous donne déjà la réponse...

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Commentaire 1
à écrit le 21/12/2018 à 0:04
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Dommage que ce soit le directeur du CIC qui en parle car le personnel de ses etablissements, s'il est bien formé à l' accueil des clients est fort peu performant pour ne pas dire contre performant pour le conseil et l'efficacité de ses services. Par...

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