L’Europe, comment y croire encore  ?

Une question à laquelle répond Jean-Marie Cavada dans cette tribune publiée dans le cadre du forum "Une époque formidable" organisé à Lyon, ce lundi 15 octobre 2018 par Acteurs de l'économie - La Tribune, et durant lequel, le député européen intervient.
(Crédits : Laurent Cerino / ADE)

Beaucoup de citoyens s'interrogent : à quoi bon l'Europe désormais ? Cette question fondamentale qui brouille les esprits a de quoi être posée : la question migratoire n'est pas traitée et n'a fait l'objet d'aucune consultation populaire. La transition climatique fait l'objet d'invocations, et de plus en plus d'États s'en exonèrent, la France elle-même donne l'impression d'un relâchement. Le contrôle hermétique de l'espace Schengen semble encore comporter beaucoup de trous, malgré une amplification des moyens. La défense des Européens se construit, lentement, mais qui le sait ? L'organisation des polices européennes à l'intérieur de Schengen est pleine de bonnes intentions dans la coopération, mais n'est pas systématique. Le parquet européen se met en route, mais ses pouvoirs sont encore limités.

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Sur toutes ces questions qu'aucun État n'a le pouvoir de résoudre tout seul, il faut casser de la porcelaine et changer l'Europe. Et d'abord arrêter de calomnier Bruxelles, qui n'est que le lieu d'exécution des empêcheurs de construire en rond. Car qui, sinon les États que vous avez tous choisis lors de vos élections nationales, sont les vrais patrons de l'Europe ? Ce sont nos dirigeants nationaux et leurs abominables, dangereuses tergiversations qui, depuis 1995, ont stoppé la construction politique de l'Europe.

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Depuis le début des années 2000, les partis de gouvernement sont sous la fascination du serpent : la droite court après l'extrême droite, la gauche après l'extrême gauche. Résultat infaillible : les partis des deux extrêmes arrivent au pouvoir dans plusieurs pays européens, et ceux-là ne rêvent que de ressusciter le nationalisme, alors qu'il faudrait inventer le « continentalisme » dirigé par une Europe régalienne. On ne peut attendre aucune avancée pour protéger les Européens en face des États-Unis, de la Russie, de la Chine, si un citoyen sur deux lors des élections européennes grommelle et va à la pêche. Or c'est le cas. Alors en mai prochain, tous aux urnes, citoyens !

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